Assurance en Afrique: Les assureurs veulent repenser leur modèle économique

Assurance en Afrique: Les assureurs veulent repenser leur modèle économique

Cet nouvel ordre mondial, est consécutif, selon le président de la Fanaf, Adama Ndiaye, à certaines difficultés : « L’assurance est restée pendant longtemps un métier fermé sur lui-même, très conservateur et accessible à une élite.  Elle n’en rend pas moins des services incommensurables aux personnes, aux entreprises, aux Etats et à l’économie ». Conséquences, le taux de pénétration de l’assurance en Afrique laisse à désirer, excepté l’Afrique du Sud, qui contribue à lui seul à  90% dans le Pib de l’assurance.

En Côte d’Ivoire, le taux de pénétration de l’assurance, bien qu’aux normes de l’espace de la Conférence inter africaine des marchés d'assurances (Cima), demeure encore faible. Et selon l’ex président de  l’Association des assureurs de Côte d’Ivoire, Roger Boa Johnson, certaines difficultés freinent le développement du secteur, notamment la réforme de la fiscalité sur certaines brèches (Assurance incendie), la prise en compte des préoccupations des sociétés vie dans la réforme de la retraite, le respect des dispositions de l’article 308 etc.

Dans cette quête de repère du secteur de l’assurance, certains assureurs envisagent des actions fortes, comme  Valerie Kouamé, directrice générale d’Orassu groupe. Cette dernière veut impulser une nouvelle dynamique au taux de pénétration de l’assurance en Côte d’Ivoire qui demeure faible (1,7%). Ainsi, à travers le Salon africain  de l’assurance (Sada) qu’elle a organisé pour la deuxième fois, elle a expliqué que pour faire bouger les lignes il  faut briser le mur de méfiance entre assureur et client. « Nous pensons que les enjeux du salon c’est de pouvoir faire tomber les barrières entre les compagnies d’assurances et les usagers, puisque l’assurance a un caractère social, un caractère de sécurité, permettant à toute la population de pouvoir en bénéficier », soutient-elle.

Selon le secrétaire général de l’Association des assurances de Côte d’Ivoire, Diallo Daniel, l’idée menée par Valérie Kouamé  vient à point nommé, quand on sait que les polémiques sur les maisons des assurances font rage en termes d’engagement à couvrir les charges des sinistrés. Il est donc opportun, affirme-il, que les populations sachent les missions assignées à l’Asa-Ci et le fonctionnement des maisons d’assurance vis-à-vis des clients. Avant de féliciter l’organisation du Sada, qui saura, au fil des années, données des réponses concrètes au besoin des populations.

Réunissant la plupart des compagnies d’assurances, ce salon avait pour objectif de valoriser les assurances, de faciliter leur accessibilité auprès des populations tout en faisant leur promotion. « Un salon africain des assurances, c’est pour que nous, pays africains, accordions plus de place et d’espace au développement des entreprises des assurances », a-t-elle souligné.

Mais pour atteindre le cap fixé par l’Asaci, le représentant de l’Observatoire de la qualité des services financiers de Côte d’Ivoire, M.Iritié, a insisté sur la nécessité de faire barrages aux structures qui entachent l’image de l’assurance en Côte d’Ivoire : « il y a des compagnies qui agissent en marge de la loi. Il faut que l’Association des sociétés d’assurance de Côte d’Ivoire puisse dresser la liste des compagnies qui ne tiennent pas leur engagement », a-t-il  martelé. Avant d’inviter les acteurs à vulgariser de plus en plus le code de la Conférence interafricaine des marchés d'assurances (Cima), dans l’optique d’éviter le désordre qui profite aux compagnies véreuses.

 

 

Kamagaté Issouf

issouf.kamagate@fratmat.info