Assemblée générale de l'Ara en Afrique du Sud: La stratégie de résurrection de la SIR détaillée par le ministre Abdourahmane Cissé

Assemblée générale de l'Ara en Afrique du Sud: La stratégie de résurrection de la SIR détaillée par le ministre Abdourahmane Cissé

Invité spécial de l’Ara, Abdourahmane Cissé y est allé allègrement des recettes qui ont permis de retrouver de l’embellie, au contraire de nombreuses raffineries qui ont dû mettre la clef sous le paillasson, sinistrées par un environnement pétrolier international rendu difficile, depuis 2008, par les crises successives qui ont secoué le secteur.

Loin de reléguer au second plan le thème de ce rendez-vous, “Renforcer l’investissement dans l’aval pétrolier africain”, l’exposé du ministre lui a plutôt apporté un intérêt, mettant en effet en relief le rôle que peuvent jouer les Etats dans la sauvegarde et l’amélioration de leur outil de raffinage.

Avec la chute des cours et l’effondrement des marges de raffinage, entre 2009 et 2014, avec pour conséquence des résultats nets déficitaires, la Société ivoirienne de raffinage était en banqueroute. Ses dettes accumulées au fil de ces années difficiles s’élevaient à plusieurs centaines de milliards de FCfa. L’Etat, sollicité par la direction générale de la Sir, se montrera bienveillant, cependant que l’entreprise elle-même mettait en place un plan de redressement, Business model, boussole de gestion ayant pour objectif de restaurer son équilibre financier à l’horizon 2020.

L’appui de l’Etat se déclinera sous la forme d’un plan de financement et de refinancement de la dette qui appellera de la part de la Sir une contribution annuelle de 11 milliards de FCfa, à travers la baisse des dépenses de fonctionnement et l’amélioration des performances techniques.

Entre autres impacts, ces mesures ont permis “l’amélioration de la rentabilité de la Sir, le paiement immédiat de toutes les dettes échues”. Cette dernière performance était un véritable cauchemar pour l’entreprise contrainte de tourner a minima. Les fournisseurs étaient devenus méfiants, devant les délais de paiement devenus exagérément élastiques et incertains.

Au finish, tout est bien qui finit bien. “L’Etat actionnaire a pris ses responsabilités pour sauver la Sir”, conclura Abdourahmane Cissé. “ La santé financière est rétablie”, soulignera-t-il. Ce dont se réjouira vivement le directeur général de la Sir, Thomas Camara, au cours des échanges suscités, en particulier, par des délégués très curieux de connaître les recettes gagnantes de la Sir pour les appliquer à leurs raffineries en mauvaise passe elles aussi. Tel ce délégué de la Sonara, la raffinerie du Cameroun. Il aura sans doute trouvé en ces propos du directeur général de la Sir un puissant viatique : “L'Ara a toujours plaidé pour que les États appuient leurs raffineries. Le cas de la Sir doit faire école”.

Et certainement, il fera école au cours de cette 14e assemblée générale. Une étude de cas sur le financement de la Sir est au programme de ce jour, deuxième journée des travaux.

Le président de l’Ara, Hilaire Kaboré, directeur général de la Société nationale burkinabè des hydrocarbures (Sonabhy), dans son discours d’ouverture, avait donné le ton, indiquant que le problème de l’investissement dans le secteur du raffinage est “un enjeu important”.

Elvis Kodjo

Envoyé spécial à Cape Town