Après la 1ère mission économique à Monrovia : Les entreprises ivoiriennes prêtes à conquérir le marché libérien

Le président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire, Jean-Marie Ackah.
Le président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire, Jean-Marie Ackah.
Le pru00e9sident de la Confu00e9du00e9ration gu00e9nu00e9rale des entreprises de Cu00f4te du2019Ivoire, Jean-Marie Ackah.

Après la 1ère mission économique à Monrovia : Les entreprises ivoiriennes prêtes à conquérir le marché libérien

C’est désormais la marque de fabrique de la Cgeci version Jean-Marie Ackah : accompagner les entreprises ivoiriennes à l’international. Pour le président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire, qui conduisait les 13 et 14 novembre une mission économique d’opérateurs ivoiriens à Monrovia, au Liberia, l’avenir des entreprises ivoiriennes ne saurait se réduire au marché domestique, si important soit-il. « Nous sommes convaincus que le secteur privé ivoirien n’a pas d’autre choix que de se déployer à l’international pour gagner des parts de marché. Nous avons des atouts indéniables pour nous permettre de prendre ces positions et pour nous préparer à l’ouverture du marché africain. Si nos entreprises ne s’engagent pas dans cette démarche, à moyen ou à long terme, elles courent le risque de voir d’autres venir et conquérir nos marchés ».

Les barrières linguistiques ? « Elles ne sont plus suffisantes pour justifier l’inertie, poursuit M. Ackah. Les entreprises ivoiriennes doivent être conquérantes. Le gouvernement nous y exhorte et au-delà, c’est une question de pérennité de nos entreprises. Nous devons voir grand, aller au-delà de nos marchés. Ce n’est pas une affaire des grandes entreprises uniquement, mais c’est aussi celle des Pme qui existent et ont déjà un certain niveau de structuration et de maturité ». Cette conviction avait déjà motivé la première mission de prospection d’affaires à l’international initiée par M. Ackah en République de Guinée, il y a deux ans. Elle était encore au centre de la mission menée mercredi et jeudi dernier dans la capitale libérienne.

A Monrovia où la Cgeci s’est rendue en mission économique pour explorer les opportunités d’affaires offertes par ce pays voisin, les échanges entre businessmen ivoiriens et libériens ont été intenses et empreints d’une volonté réciproque de faire chemin ensemble. Les différents exposés de situation économique et d’environnement des affaires qui ont été faits, ont permis à la vingtaine d’hommes d’affaires ivoiriens présents d’avoir une idée précise des atouts du Libéria, des secteurs porteurs en termes d’investissements. Mais également des contraintes réglementaires de ce marché relativement vierge ou tout ou presque est à faire, et qui entend s’ouvrir davantage aux investissements privés extérieurs.

Pour faire face à l’externalisation du capital dans l’économie libérienne qui atteint jusqu’à 91% des capitaux investis dans le pays, l’administration libérienne envisage, par exemple, d’inciter davantage les opérateurs extérieurs à nouer des partenariats avec les hommes d’affaires libériens. Ces précisions données par le ministre libérien du Commerce et de l’Industrie, Wilson Tarpeh, ont eu le mérite de la clarté au cours des sessions où le maître-mot était la franchise.

Des opportunités d’affaires, il y a au Liberia dans pratiquement tous les domaines : agriculture, agro-industrie, tourisme, immobilier, énergie, et autres services, a souligné le chairman de la Commission nationale d’investissement, Molewuleh B. Gray. « Nous vous attendons, chers hommes et femmes d’affaires ivoiriens, pour créer des joint-venture et améliorer les conditions de vie de nos populations », a plaidé, pour sa part, M. James M. Strother, président de la Liberia Business Association (Liba), la centrale patronale libérienne.

Des exhortations qui ont vu un début de concrétisation avec la signature, dans l’imposant complexe ministériel de Congo Town, d’une convention bilatérale (Memorandum of Understanding – MoU) entre le président du Mouvement des petites et moyennes entreprises de Côte d’Ivoire, M. Joseph Amissah et celui de la Liberian Business Association. Cette convention ajoutée à celle déjà signée en octobre de l’année dernière par la Chambre de Commerce et d’Industrie Ivoirienne (CCI-CI) et la National Investment Commission (NIC) du Liberia, offrent un bon cadre juridique pour développer des stratégies d’affaires communes.

« Cette mission s’est bien passée, conclut le président Ackah. Elle nous a permis d’une part de toucher du doigt les potentialités économiques de ce pays qui est à une phase de son histoire du développement où beaucoup de choses sont à réaliser. Et cela représente des opportunités intéressantes pour les entreprises ivoiriennes qui ont l’avantage de la proximité. Il nous appartient de rapporter une photographie exhaustive de la situation de l’économie libérienne à l’ensemble du secteur privé ivoirien pour que même les entreprises qui n’étaient pas présentes, puissent identifier des points d’intérêt.  Nous avons vu également les difficultés, les contraintes de ce pays. Et c’est notre rôle, en tant qu’organisation professionnelle, de présenter les potentialités à nos membres et, également de les accompagner pour relever les difficultés ».

A l’issue de ce forum économique de Monrovia, les deux parties se sont quitté en se lançant un défi : vérifier dans six mois le nombre de joint-venture ou d’affaires communes nées dans le sillage des pourparlers de la capitale libérienne.

Valentin Mbougueng
envoyé spécial à Monrovia