Approvisionnement en bois d'origine légale: Artisans et industriels vont créer un cadre d'échanges pour faciliter leur collaboration

Approvisionnement en bois d'origine légale: Artisans et industriels vont créer un cadre d'échanges pour faciliter leur collaboration

En Côte d'Ivoire, 90% du bois produit par les industriels sont destinés à l'exportation. La conséquence, c'est que les artisans locaux peinent à se ravitailler en matière première pour satisfaire la clientèle.

Afin de trouver une solution durable à cette problématique, le Groupe national de travail de Côte d'Ivoire (Gnt-ci) sur la gestion durable des forêts et la certification forestière, initie depuis le 30 mai au Palace hôtel de Yamoussoukro, un atelier qui regroupe 20 acteurs issus des Petites et très petites et moyennes entreprises forestières (menuisiers, vendeurs de bois) et les industriels du bois de l'Est (Abengourou), du Sud-ouest (Agnibilékro, San Pedro, Bondoukou) et l'administration forestière.

Il s'agit non seulement de renforcer leur participation aux processus de l'Accord de partenariat volontaire (Apv), de gestion durable des forêts (Flegt) et dans le mécanisme Redd+, mais de les appuyer pour la formalisation d'un cadre d'échanges, en vue d'assurer un approvisionnement en bois d'origine légale.

En Côte d'Ivoire, l'exploitation forestière a débuté depuis les années 1880 et s'est développée au cours de la période coloniale. Dans la même veine, la production de bois d'œuvre et d'ébénisterie a connu un grand essor après l'indépendance. Cependant, la menace de l'exploitation anarchique et illégale de la ressource forestière continue de peser sur l'espace forestier du pays. Et ce, en dépit des progrès remarquables visant à réduire l'illégalité au cours de ces dernières décennies.

Cette pratique qui se fait au mépris du professionnalisme et de la réglementation en vigueur ou souvent non autorisée, met en danger les maigres ressources forestières encore disponibles.

A titre d'exemple, il convient de noter que le volume des coupes qui se situait à 5,321millions de m3 en 1977, a connu une régulière décroissance et se situe aujourd'hui à moins de 2 millions de m3. Et ce, malgré les importantes réformes introduites en 1994 dans l'exploitation forestière et axées sur l'amélioration de l'exploitation, la valorisation de la ressource ligneuse par une transformation plus accrue du bois, la réhabilitation du domaine forestier par des activités de reboisement et un assainissement de la profession d'exploitant forestier.

Pour Anthelme Kouadio, chargé du plaidoyer au sein du Gnt-ci, cette rencontre de Yamoussoukro vise à faciliter les mécanismes d'approvisionnement en bois d'origine légale sur le marché national et à lancer les bases d'alliances entre les différentes associations d'artisans et industriels du bois (Scieries) des régions de San-Pédro et d'Abengourou.

L'idée, c'est de créer à la fin de cet atelier, un cadre d'échanges et de rencontre à l'effet de faciliter les relations entre les artisans et les industriels du bois exerçant sur les axes Est et Sud-ouest.

Cet atelier, qui s'inscrit dans le cadre du projet de renforcement des capacités des acteurs non étatiques à améliorer les processus Apv-Flegt et Redd+ en Afrique de l'Ouest, est financé par l'Union européenne (UE), coordonné par Tropenbos international (Tbi) et mis en œuvre par le Gnt-ci.

N'DRI CÉLESTIN