Théâtre: La pièce de Maurice Bandaman séduit le public

Bienvenu Neba et Bacôme Niamba (à droite) offrent un spectacle  de haut vol.
Bienvenu Neba et Bacôme Niamba (à droite) offrent un spectacle de haut vol.
Bienvenu Neba et Bacu00f4me Niamba (u00e0 droite) offrent un spectacle de haut vol.

Théâtre: La pièce de Maurice Bandaman séduit le public

Jouée par des acteurs de renom que sont Bacôme Niamba dans le rôle de « la Reine », Bienvenu Neba (Le Roi), ainsi que Remi Kouassi Menza et Gabriel Zahon que l’on retrouve dans les rôles respectifs du général et de l’officier, la pièce a séduit, tant par la force du texte que le jeu scénique rehaussé par le choix des costumes appropriés. «La Reine et la montagne » retrace, en fait, l’histoire d’une idylle entre un roi et son épouse. Le souverain est prêt à tout pour le bonheur de « sa dulcinée ». Il suffit à la reine de claquer des doigts pour que ses moindres désirs, des plus normaux aux plus fantaisistes soient réalisés. Tout se passe comme dans le meilleur des mondes jusqu’au jour où, au lendemain d’un songe, la reine prie son époux de lui offrir… une montagne. Elle exige que le roi déploie tous les moyens de l’Etat et du royaume, mobilise et mette le peuple au travail pour faire déterrer l’immense montagne qu’il devra planter dans la cour royale, précisément sous sa fenêtre ! Le roi, d’abord étonné puis intrigué et agacé, finit par céder. La beauté du spectacle se construit ainsi autour de ce caprice. Tout compte fait, l’œuvre met en exergue certains aspects de la vie quotidienne où les caprices des femmes conduisent parfois à la déchéance d’une nation. Si, à un premier niveau de lecture, « La reine et la montagne », œuvre présentée lors de l’hommage rendu par l’Insaac à Bitty Moro, montre le pouvoir de la femme dans une vision non bénéfique, elle a aussi l’avantage de mettre en exergue la force de cet acteur social souvent perçue comme le maillon faible de la société et donne ainsi forme au dicton selon lequel : « Ce que femme veut…, Dieu le veut ».
Pour sûr, l’œuvre écrite par Maurice Kouakou Bandaman, mise en scène par Vagba Obou De Sales, directeur de l’Ecole nationale de théâtre et de danse (Entd) et encore au stade expérimental, a fait découvrir les premiers pas d’une œuvre majeure.
Notons que Robert Bienvenu Neba est professeur d’études théâtrales à la retraite, grand comédien, acteur et metteur en scène. La reine (Bacôme Niamba) quant à elle, ex-pensionnaire du village Ki-Yi, est comédienne, chorégraphe, danseuse et professeur de danse à l’Entd. Son jeu sur scène met en exergue son admirable capacité de mémorisation, son physique d’athlète, sa voix ample et imposante qui la prédestine aussi au chant.
Tandis que «Le général», Remi Kouassi Menzan qui domine le spectacle de toute sa stature d’homme de planches confirmé est professeur de pratique théâtrale et de technique de communication orale. Gabriel Zahon, quant à lui, est professeur de scénarisation et réalisation filmique à l’Entd.
S’agissant de l’auteur dramaturge, Abbas Hyppolite, professeur de méthodologie et d’études théâtrales, il fait savoir qu’après la génération d’écrivains célèbres tels que Jean Marie Adiaffi, Amadou Koné et Bernard Zadi Zaourou, Maurice Bandaman s’est positionné comme l’un des écrivains les plus crédibles de la nouvelle génération. Figure respectable des arts et de la culture, il a à son actif, plus d’une dizaine de livres comprenant des romans, des pièces de théâtre, des recueils de nouvelles et des poèmes. Le monde culturel lui a décerné plusieurs distinctions au nombre desquelles le Grand prix littéraire d’Afrique noire avec son conte romanesque « Le fils-de-la femme-mâle », en 1993. En 1995, il est auteur résident au 21e Festival international des francophonies en Limousin, à Limoges, en France. En 2001, il est distingué officier de l’Ordre national de Côte d’Ivoire et en 2008, obtient le grade de Docteur Honoris Causa de la J.s Bach Australie.

BRIGITTE GUIRATHé