Spectacle: Coffi-Studer, Dorris, Kajeem, Bacome aux côtés des valétudinaires

Spectacle: Coffi-Studer, Dorris, Kajeem, Bacome aux côtés des valétudinaires

Apparition par grappe, déambulation au milieu de l’expo-photos de Dorris Haron Kasco arrivé, lui, de Montpellier pour soutenir la Fondation agir contre les cancers (Fac). Les invités sont venus le week-end dernier à l’Institut français, participer à la campagne de sensibilisation de lutte contre le cancer quisefait par le truchement de  l’art.

Après la déambulation, Coffi-Studer, marraine de la cérémonie, Pca de Bolloré transport logistic a mêlé sa voix à celles des organisateurs, des  artistes et tous les adjuvants pour réaffirmer son soutien à cette fondation, « que nous accompagnerons des années encore. » Joignant l’acte à la parole, un ordinateur haut de gamme et un chèque d’une valeur de 2 millions de Francs ont boosté davantage les compagnons de lutte.

Puis place à la scène. Tête rase, peignoir rose troqué plus tard contre une robe blanche, symbole de pureté et de victoire sur la  putréfaction, voici Bacome, l’artiste psalmodiant un chanter-parler non pas des loges ou sur scène mais des  marches du public. Niamba Bacome, professeur de danse à l’Insaac, chorégraphe du groupe Niguisaff, de Ruth la Moabite a proposé un solo renforcé par deux instrumentistes.

Un violon traversant la scène occupée par un foyer lumineux mise en terre, une calebasse d’eau, des lianes en fond et un saxophone alto. Dans ce triptyque eau, terre et feu, intervient, tenu par Christina dont les doigts lestes en commandent l'ouverture et la fermeture des trous latéraux percés sur le corps, le sax pour proposer des sons lyriques.

Sur eux, Bacome a posé son discours corporel participant de la danse contemporaine où abdominaux, course à pas chassés, palpation du sein, moyen écart ont trouvé place et refuge. Transfuge du village-Kiyi, artiste totale donc, Bacome a proposé un spectacle de danse aux allures dramaturgiques tant la danseuse l’a agrémenté de propos de sensibilisation prononcés avec une diction à l’abri de reproches.

Après l’entracte assuré par le groupe Ofa, sur un beat R&B, arrive le fils de Jah dans une formule acoustique. Juste donc, une  guitare sèche jouée par Adamo en soutien au chœur également de la voix fondamentale. Adamo est Docteur en médecine.

Désobéissant à toute logique mercantile à un mois de la célébration de ses 25 ans prévue pour le 4 novembre au Palais de la culture et qui nécessiterait une  économie d’énergie et de visibilité, Kajeem vient une fois encore prouver que la notoriété doit servir aux autres et les causes. Tivié (prête attention, tends l’oreille), une adresse aux oreilles aveugles, La route est longue extrait de son dernier album Gardien du feu mais aussi des hits de ses débuts comme le subtile Marijeanne.

Au premier degré, une fille de joie à salle réputation, au deuxième degré, Marijeanne est la marijuana et ses ravages, au troisième degré il s’agit de la politique de l’autruche menée et entretenue par les dirigeants qui refuse de prendre en considération et exterminer les fléaux sociaux pour la simple raison que sa prolifération leur profite à eux-mêmes.

A saluer l’écriture de l’ingénieur lumières Sam Bapes, ex-élève de Michel Debock, passé maintenant après plus d’un quart de siècle de travail lui aussi maître. Demain vendredi, toujours au programme Cancert Art, aura lieu le vernissage de peinture des étudiants de l’Insaac au siège dudit établissement à 17h.

ALEX KIPRE