Salon du livre de Paris: Le stand pavillon Lettres d’Afrique se défend bien

Salon du livre de Paris: Le stand pavillon Lettres d’Afrique se défend bien

La cérémonie d’ouverture de la 38e édition du salon de la porte de Versailles a enregistré la visite du président français et de son épouse jeudi soir. Emmanuel Macron ne  s’est pas arrêté au stand de la Russie, pays invité d’honneur. Il est passé assez rapidement sur le stand de son éditeur Xo qui a publié pour lui Révolution (c’est notre combat pour la France). C’était en 2017 avant qu’il ne soit président. Il a passé environ cinq minutes chezXo et pratiquement le même temps au stand pavillon des lettres d’Afrique.

Un pavillon Lettres d’Afrique qui regroupe une dizaine de pays notamment  la Guinée, le Bénin, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Gabon…des pays majoritairement francophones et l’Afrique du Sud. Pays anglophone mais  davantage pays de Nelson Mandela. On sait y continuer d’exploiter assez bien l’image de l’icône. Poster et un livre servant d’appât. Mais aussi des Cd de musique car le thème de cette année au  stand d’Afrique est Le livre, passerelle des arts.

A côté de l’Afrique du Sud, des éditeurs indépendants, un Français et l’autre Ivoirien. Le premier est Grandvaux, spécialiste de beaux livres, et dirigé par Catherine et Bernard Desjeux, deux artisans du livre qui s’inscrivent dans une logique de partage avec l’Afrique. On leur doit une biographie de Salif Kéita et aussi Développement durable et émergence en Afrique, un livre de 790 pages sorti en deux langues (francais-anglais) préfacé par le Président Alassane Ouattara. Le Chef d’Etat ivoirien y soutient : « Nous sommes convaincus qu’il est possible d’améliorer fondamentalement le développement humain,  de générer une croissance accélérée et bénéfique pour tous, de mieux maîtriser la mondialisation et la dynamique de développement régional, afin de les mettre au service du plus grand nombre  et des plus défavorisés en particulier ».

Le deuxième éditeur est ivoirien et à son stand dédicacent Dina Gick et son tout dernier né baptisé « Dansez maintenant et traduit Now Dance ». De même que Tanon Lora qui avait eu l’opportunité de raconter l’histoire des mille- pattes au président Hollande. C’était l’an dernier. Eburnie édition chère à Mme Amoikon Marie Agathe propose aussi des textes de jeunesse dont « Le père Noel danse le Ziglibity » de Josué Guebo.

Et un livre pour adulte co-écrit par Pacôme Christian Kipré et Joël Oura. « RTi : Visages et voix d’un autre temps, hommage à 20 figures » en est le titre. Est aussi attendu chez cet éditeur qui aime à respecter ses auteurs, Véronique Tadjo, qui propose un livre à maintes mains qu’elle a supervisé. « Abidjan ville aux multiples visages » enregistre les interventions  d’Alpha Blondy, Annick Assemian, Binda Ngazolo et bien d’autres figures non anonymes.

Frat-mat éditions propose des ouvrages d’auteurs à succès, Venance Konan et Maurice Bandaman, tous les deux grands prix littéraires d’Afrique noire. Mais aussi des livres de Fatou Kéita, Zadi Kessy Marcel, Agnès Kraidy et bien d’autres auteurs. Quelques numéros du quotidien ivoirien sont exposés.

Mais il n’y a pas que des auteurs connus dans la délégation ivoirienne. La part belle est aussi faite aux plus jeunes.  Marina Niava, prix du jeune écrivain, Essiekelly prix horizons, Michel Tanon Lora prix Jeanne de Cavally et Macaire Etty de l’Aeci sont présents.

Les lettres d’Afrique, ce sont aussi des tables rondes avec la participation d’Aminata Barry, Macaire Etty (les  larmes de Dieu), Habib Dapkognon (Partir ou rester) autour du thème Littérature d’Afrique : contexte, genre et thème. Ou encore autour du thème du statut de la femme dans la littérature africaine qui a permis à l’immense Aminata SowFall, auteur de la grève des battu, de soutenir sur la base de son livre L’empire du mensonge : « je n’ai jamais vu une femme africaine jouer les seconds rôles en Afrique ». Un plaidoyer en 140 pages en faveur de l’éducation sous toutes ses formes.

En l’absence,lors de la cérémonie d’ouverture, du ministre ivoirien de la Culture et de la Francophonie, véritable fer de lance de ce pavillon, retenu par le Marché des arts et des spectacles d’Abidjan (Masa) et par le gala de bienfaisance de Children of Africa, c’est le ministre sénégalais Abdou Latif Coulibaly qui a pris la parole au nom de cette mutuelle culturelle africaine pour saluer son unité et son énergie.

Nathi Mithethwa, ministre de la Culture de l’Afrique du Sud lui a emboîté le pas en sa qualité de pays invité du stand lettres d’Afrique qui se défend assez bien. Même si on peut regretter qu’il soit scindé en deux et non tenu en une seule entité de 500m2.

ALEX KIPRE
Envoyé spécial à Paris