Sa Majesté Owla Assemien Nobgou honoré: Le Roi d’Ebrah fait Docteur Honoris Causa en chimie au Malawi

Sa Majesté Owla Assemien Nobgou honoré: Le Roi d’Ebrah fait Docteur Honoris Causa en chimie au Malawi

Le 25 août dernier, au Mutharika international Convention Centre, en plein cœur de Lilongwe, la capitale du Malawi, Sa Majesté Owla Assemien Nogbou, Roi d’Ebrah, recevait des mains du professeur Tuwoh Gadama sa distinction honorifique en tant que chimiste. Une reconnaissance bien méritée pour le chimiste et enseignant qui a commencé sa carrière professionnelle comme directeur de production et responsable de la logistique dans la société pharmaceutique et chimique suisse Ciba-Geigy, à Bâle ; puis directeur d’usine chez Promex Environnement en Côte d’Ivoire. Avant de se retrouver, une année plus tard, directeur de production à la Société nouvelle de confiserie (SNVC).

En 2002, lorsqu’il retourne en France, il s’installe à Nantes comme gérant de l’entreprise Ivofruits. En 2011, il est recruté comme consultant par Arpeges-Alten (Ile de France) pour faire partie de l’équipe de mise en œuvre de la stratégie de développement durable de l’entreprise. De 2012 à 2016, il intègre le corps enseignant de l’Académie de Créteil, l’École doctorale de l’université Pierre Marie-Curie, où il dispense des cours de mathématiques et de chimie.

Parallèlement à ses multiples responsabilités managériales, il créé un cabinet d’expertise industrielle à Abidjan et exerce ses compétences d’expert en évaluation industrielle (expertise de produits chimiques, expertise en avarie sur matériels de fabrication industrielle, expertise de véhicules importés) près les tribunaux de Côte d’Ivoire et la Banque africaine de développement.

A la remise de son précieux parchemin, le monarque n’avait que deux idées en tête : dire toute sa reconnaissance au Président de la République, S.E.M Alassane Ouattara qui a su lui traduire son soutien pour la réussite de son séjour au pays du Président Mutharika ; au Vice-président, M. Daniel Kablan Duncan et au ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Aka Ahouélé pour leur sollicitude à son endroit. Et partager l’honneur qui lui est fait avec ses concitoyens et son peuple ; ainsi qu’avec tous les leaders religieux et dirigeants ivoiriens qui, comme lui, ont reçu des distinctions au Malawi.

 

Organisé par le Credel (Centre de recherche d’étude et de développement du leadership en Afrique) que préside Jean-Baptiste Nielbien, le séjour malawite a aussi permis au monarque et à son homologue, sa Majesté N’Guessan Limbé II, Roi de Yaou (né Vanga Adouko), de découvrir la Kamuzu Academy, l’institut d’excellence consacré à la science et aux langues fondé en 1981 par le Président Kamuzu Banda. Cet Institut qui forme l’élite de ce pays offre les conditions, un environnement et un cadre idoines pour permettre aux jeunes qui y étudient de se préparer à marcher dans les pas du futur de leur pays. Le premier Président du Malawi a su fertiliser son pays des valeurs qui nourrissent la grandeur d’un peuple : fierté, conviction, engagement et sens de la patrie en lui offrant cette Académie de référence. Une vraie source d’inspiration pour l’Afrique.

Pour mémoire, il est bon de rappeler que le chimiste honoré est le créateur de l’Association des Rois de Côte d’Ivoire (Anarci) qui s’inscrit dans le cheminement de la conservation des mémoires africaines. Son adhésion au Forum des Rois d’Afrique sous la présidence du Colonel Mouammar Kadhafi répond à cette même exigence. Aujourd’hui, il est membre et consultant permanent à la Chambre nationale des Rois et Chefs traditionnels de Côte d’Ivoire.

Par engagement, par devoir et pour la mémoire de l’Afrique, le Roi d’Ebrah s’est engagé avec le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) pour le retour des biens culturels acquis de façon illicite pendant la colonisation par les pays colonisateurs. En 2017, il adressait, au nom de l’Association nationale des Rois de Côte d’Ivoire (ANARCI) une demande de restitution des biens culturels africains au Président de la République française. Son initiative rejoint ainsi bien d’autres et est amplifiée par le CRAN qui, depuis 2013, a lancé une campagne dans ce sens en France. La déclaration du président français, Emmanuel Macron, à Ouagadougou, en novembre 2017, qui s’engage à faire en sorte que « d’ici cinq ans, les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique » résonne comme une victoire pour ce Roi à l’esprit grandement ouvert dont le regard embrasse le monde de manière très humanisé.

Retour à Ebrah. Nous sommes  le 1er septembre 2001. Sous les dards apaisants d’un rayonnant soleil qui illumine un ciel bleu, le Royaume Ossouhon couché dans le creux de la vallée, à l’orée des vastes plantations de palmier à huile, va introniser son nouveau Roi. le 20ème. Le tambour tonne et le nom de Assemien Nogbou résonne de la légitimité de sa naissance. Son père, N’Tolly Blaise Assemien, est du clan Oloupié, et sa mère, Beugré Yodoumou Agnès du clan Vagbê-Ossouhoun. Dans une tradition multiséculaire qui se perpétue à travers le temps, l’arrière-petit-fils des monarques Koutou, Koutouan, M’Poh, Abatcha… « monte » sur son trône. Il n’y a pas de doute : ce Roi porté par la noblesse de ses engagements mérite bien son grade de Docteur Honoris Causa.

 

Agnes Kraidy

(Source : Credel)