Rotonde des arts : Pendant un mois, Roger Yapi et Gbaïs Obou Yves ont attiré le regard des amateurs d’art

Rotonde des arts : Pendant un mois, Roger Yapi et Gbaïs Obou Yves ont attiré le regard des amateurs d’art

Les amateurs d’art avaient des raisons de mettre dans leur agenda, la Rotonde des arts d’Abidjan du 2 août au 3 septembre 2018. Sur place, ils ont pu porter la réflexion à l’observation des œuvres de Yapi Roger axées sur la bêtise humaine caractérisée par les guerres et l’inconscience. Et celles, de Gbaïs Obou Yves où l’artiste fait appel à l’art comme une thérapie personnelle.

Cette exposition fusionne deux styles. Le pop’art de Gbaïs Obou et la maitrise de la composition de Yapi Roger. Ces deux artistes, à travers leurs œuvres, ont montré qu’ils étaient de brillants coloristes tellement leurs différentes pièces illuminaient la salle d’exposition.

C’est ce lundi 3 septembre 2018 que prend fin cette exposition intitulée « Redonner une chance à la vie » qui a réuni sur les cimaises, Yapi Séka Roger et Gbaïs Obou Yves.

Dans sa démarche, le Professeur Yacouba Konaté, directeur de la Rotonde des arts, a tenu à le souligner, Yapi Roger a toujours abordé des thèmes liés à l’enfance. Il s’agit pour moi, déclare l’artiste, d’appeler à une prise de conscience collective en dénonçant "Tout ce qui va contre la vie".

A travers  ses créations, Roger Yapi entend éveiller en l’homme ce qu’il a de bon. L’artiste est l’un des meilleurs de sa génération comme en témoigne son parcours. Rompu aux techniques mixtes (collage, papier mâché), Roger Yapi, a noté le Pr Konaté, président honoraire de l’Association internationale des critiques d’art (Aica), est perçu comme une valeur sûre de la peinture ivoirienne.

A l’occasion de sa participation en 2004, à l’exposition « Une toile pour la paix » sous les auspices du Centre culturel américain, le commissaire de cette exposition Henri N’Koumo écrivait : « Son écriture, qui est mature, s’affranchit des techniques conventionnelles pour privilégier l’usage de la matière. A partir de cordes qu’il utilise dans toutes ses créations, il remonte le fil des histoires sombres du continent africain. L’esclavage, les guerres récurrentes, les maladies endémiques y sont une complexité de signes à décoder, à posséder ».

Roger Yapi a été lauréat de plusieurs concours de jeunes dont « Peinture Tremplin 1997 » de la Sifcom, « Panafcom 1998» et « Guy Nairay » de l’agence Houkami Guyzagn. Il a participé à plusieurs expositions en Côte d’Ivoire, dans la sous-région et hors du continent.

Dans son style, Gbaïs Obou Yves revendique le beau dans la laideur. Il s’approprie même the « Braid art », le jargon pour qualifier la laideur.  Il faut souligner que sa technique de graphisme voire de caricature captive. C’est avec ce style qu’il transcrit la condition humaine perceptible dans ses pièces. « Je me suis inspiré des filles qui se trouvaient autour de moi », confie-t-il.

Né à Guiglo le 06 avril 1992, Gbais Obou Yves Fredy a fait ses premières classes dans la ville de Man avant de migrer en 2004 à Abidjan où il a peaufiné sa technique à l’Institut des Beaux-arts.

Salif D. CHEICKNA

salifou.dabou@fratmat.info