« WAE, LE PAYS DU BUZZ !

Chers amis de la toile,

Aujourd'hui, par opportunité, j'ai choisi d'orienter ma réflexion sur les dangers du goût prononcé et immodéré de nombre de nos compatriotes pour le buzz, en tout, sur tout et pour tout au mépris bien souvent de la raison, de la mesure, de la cohésion, de la quiétude, du deuil, de l'éthique, ou de la loi.

Des artistes aux politiques en passant par certains guides religieux en l'occurrence des pasteurs, chacun s'y essaie ou s'y jette avec un double objectif : focaliser l'attention des fans, des fidèles ou populations sur son message ou son action, et naturellement se donner une cote de popularité. En cela, le Daïshikan Arafat DJ, pour ne citer que celui-ci, dont nous regrettons la mort précoce à 33 ans, le 12 août dernier, a réussi a en faire un mode de rayonnement de sa personnalité en Côte d'Ivoire comme dans plusieurs capitales du monde, de sorte à talonner ses ainés Didier Drogba, Alpha Blondy...

Qu'à cela ne tienne! Puisqu'en marketing, selon wikipédia, le mot buzz (signifiant en anglais bourdonnement d'insecte) est une technique marketing consistant à susciter du bouche à oreille autour d'un événement, d'un produit ou d'une offre commerciale, et, ce faisant, des retombées dans les médias.

Mais là où il y'a de mon point de vue exagération voire dépravation, c'est quand des individus, en mal de publicité s'en servent pour manipuler, berner ou abrutir leur semblable. Il y'a donc lieu de mettre le holà et crier haro sur le baudet.

Un énergumène de pasteur David Aimé Jérémie alias Koffi Duchrist sorti de nulle part, s’est mal illustré la semaine écoulée offrant ses services dans un projet de résurrection (?) d'Arafat DJ à condition a-t-il laissé entendre dans une vidéo que les parents de Yorobo et le Ministre d'État Hamed Bakayoko le reçoivent et lui en donnent leur accord, en lui ouvrant le casier de la dépouille à Ivosep.

Mais, attends, où sommes-nous ? Ce Koffi Duchrist est-il lucide et normal ? A supposer qu'il soit lucide et mû par la sincérité, qu'est ce qui l'empêche d'invoquer, à distance, le Dieu qu'il dit prier afin qu'il rappelle à la vie le premier des ''Chinois''?

Ce Koffi Duchrist n'a-t-il pas, lui, des parents, proches ou lointains, jeunes ou vieux, décédés ? Pourquoi il ne les ''ressuscite '' pas ? Dans son Église à Abobo, n'y a-t-il pas eu de fidèles décédés ? Les a-t- il ramenés à la vie ?

Sans exagération, il y'a lieu de qualifier cette attitude de comédie de mauvais goût, d'escroquerie morale et de bluff cynique.

Sur ce cas, il est, de mon point de vue grand temps, que les autorités revoient et aseptisent un peu plus le cadre légal et réglementaire qui régit l'exercice, et le discours des hommes dit de Dieu, pendant qu'il est temps. Dans cette voie, elles pourront s'inspirer de la praxis rwandaise, au moyen de laquelle le Président Paul Kagamé a semblé avoir mis de l'ordre. En Côte d'Ivoire, ce ne devrait pas être une option, mais un impératif, si nous ne voulons pas réunir les conditions de troubles ou de désordre. A lundi ! »

Emile Scipion