Rentrée Scientifique 2019 de l’Insaac : La danse Zaouli au cœur des réflexions

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Rentrée Scientifique 2019 de l’Insaac : La danse Zaouli au cœur des réflexions

La salle Bitty Moro de l’Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle (Insaac) a été le cadre de la cérémonie d’ouverture de la saison scientifique 2019 de l’institut. A l’initiative du Centre de Recherche sur les Arts et la Culture (Crac), cette saison, qui se tient du 21 au 22 mars, s’articule autour de la question de la sauvegarde du patrimoine immatériel avec pour conférence inaugurale  « l’Univers culturel et symbolique de la danse Zaouli », danse classée en 2017 par l’Unesco au panthéon culturel mondial.

«La recherche scientifique, jusque-là, n’était pas encore entrée dans les mœurs à l’Institut. Tout était focalisé sur la pratique artistique. Or, l’Insaac est un institut de l’enseignement supérieur et de la recherche. Il nous faut donc développer la recherche afin de combler ce vide. Car en réalité, la pratique artistique comme telle se nourrit aussi de théories, donc de réflexions scientifiques qui doivent viser à faire comprendre la production artistique », a situé d’entrée Pr Adigran Jean-Pierre, directeur du Crac. Cette saison est donc pour lui l’occasion d’amener l’opinion à se familiariser non seulement à la recherche scientifique mais aussi, à constituer une culture de la science. « La saison scientifique est donc une stratégie de promotion de la recherche scientifique au sein de l’Insaac.

Cette année, nous allons travailler sur l’art, la philosophie et le développement culturel avec en toile de fond la compréhension de la symbolique africaine », a-t-il indiqué. Se saisissant de l’occasion, le président du Conseil scientifique, Pr Abolou Camille, s’est, lui, réjoui de cette initiative qui célèbre la science, la sagesse et la rationalité. « Cette fête doit nous amener à cogiter, à cogiter davantage, comme le dit Cheik Anta Diop, sur comment ‘’enraciner la science en Afrique’’, je dirai au niveau des arts et de la culture. Que les échanges puissent nourrir la pensée culturelle et artistique, au final, à une véritable animation scientifique de la tête pensante, du corps dansant, de la bouche chantante, des doigts dessinant, jouant aux instruments, battant les ondes sonores, narrant les faits, des mains sculptant et de l’esprit inventif pour le développement de la Côte d’Ivoire », a-t-il souhaité.

Pour cette première journée, la conférence inaugurale, présentée par Pr Tourou Bi Irié, expert en décryptage des codes de la danse Zaouli, a été suivie par une belle prestation de Zaouli commentée par l’expert. Ensuite, ce fut le tour de DE Kra Hilaire, représentant de l’Office ivoirien du patrimoine culturel (Oipc) d’exposer sur le processus qui a amené l’inscription du Zaouli au patrimoine universel de l’Unesco. Sans omettre de donner les fondements de la danse et sa portée sociale. Pour le programme d’aujourd’hui, quatre conférences sont prévues, notamment « Théâtre et société chez Zadi Zaourou » (Dr Yokoré Zibé Nestor), « Théâtre et société chez Sony Labou Tansi » (Dr Asseka Tchoman François), « La décrépitude humaine à la lumière de la pensée de Jean Jacques Rousseau » (Dr Konan Marie-Jeanne) et enfin, « Archivistique et développement culturel en Côte d’Ivoire » (Doctorant Adigran Jean-Jacques).

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