Promotion du livre : Au nom de la liberté et de l’autonomisation du citoyen

Promotion du livre : Au nom de la liberté et de l’autonomisation du citoyen

Promotion du livre :  Au nom  de la liberté et de l’autonomisation du citoyen

Dans un  monde où tout s’accélère avec le pouvoir des images et l’exaltation de l’émotion à travers les réseaux sociaux, la lecture garde-t-elle toujours son attrait pour informer, former et éduquer les hommes ?
 La Fondation allemande, Friedrich Norman, s’est dotée, depuis le mois de novembre, d’une  sympathique bibliothèque, avec des ouvrages qui abordent différentes thématiques dont le droit, la sociologie, la politique, la méthodologie et des travaux de recherche. Pour le début de cette expérience, la part belle est faite aux auteurs africains que côtoient quelques auteurs  étrangers de renom. Nicole Konaté,  la directrice des programmes de la Fondation, a saisi l’occasion de la cérémonie de présentation officielle de la bibliothèque au grand public pour organiser un panel sur l’importance du livre dans le développement intégral du citoyen, en mettant l’accent sur son épanouissement intellectuel, afin qu’il soit capable de faire face aux différents défis de son monde.

Le livre, espace de liberté et d’autonomisation de l’homme, Voilà la problématique à laquelle le Dr Geoffroy Julien Kouao, enseignant à l’Ufr des Sciences juridiques à  l’université Félix Houphouët-Boigny  de Cocody et auteur de deux essais politiques : «  La 3e République est mal partie, Et si la Côte d’Ivoire refusait la démocratie » et le Dr Yéo, enseignant de Lettres modernes et actuellement au ministère de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’étranger, ont essayé d’élucider à la lumière des expériences formidables qu’ils ont eues, grâce à la lecture, au cours de leurs études scolaires et universitaires. Et qui ont pratiquement défini leur carrière professionnelle actuelle.

Le livre, et  notamment une lecture assidue de tout ouvrage, fait reculer les frontières et les limites de l’ignorance et de l’obscurantisme et permet d’avoir accès au savoir et  à la connaissance. A travers la lecture, on fait un voyage dans plusieurs univers, au cœur de nombreuses cultures et civilisations. On acquiert des capacités d’analyse et on se forge une personnalité, une identité. Tout ce fond culturel, cultuel et intellectuel prédispose le citoyen à mieux comprendre son milieu de vie et le monde. Ce qui lui donne les aptitudes à la fois spirituelles, humaines et intellectuelles indispensables pour discuter des grands enjeux du monde avec beaucoup de distance, afin d’être utile à sa communauté, à son pays.

Voilà pourquoi les deux panélistes, les Dr Kouao et Yéo, ont amèrement regretté le fait qu’il se trouve des personnes qui, durant tout leur cursus scolaire et académique, n’aient pas  lu un  seul livre ou entièrement lu un ouvrage.  Et que pis, avec le phénomène des Tic, les citoyens soient devenus des esclaves de l’instantané, de l’image et  des férus de l’émotion à tous crins. Dans cette société où tout s’accélère et où l’on n’a à peine le temps de la réflexion intellectuelle et prospective, comment le livre peut-il encore œuvrer pour l’autonomisation individuelle du citoyen ou collective de la communauté et de la société ?

Nul ne doute que le livre, et par ricochet la lecture, demeure un élément indispensable pour amortir le choc civilisationnel.  Entrer en dialogue avec le livre et donc avec un autre ailleurs et un autre soi-même affranchit l’esprit des certitudes jamais éprouvées par d’autres vérités, de certaines pesanteurs, pour faire de vous une personne cultivée er éduquée. Avec un savoir-faire et un savoir-être.

Le livre peut continuer de cohabiter avec l’image, l’instantané et l’émotion car il existe de plus en plus d’E-book et des livres audio. Pour son équilibre et pour être  mieux armé face aux défis du développement, le monde moderne devra nécessairement comprendre que les Tic ne peuvent exclure le livre et espérer gagner seules le pari de la transformation structurelle qualitative des hommes et de leur milieu de vie.

Franck A. Zagbayou