Presse: Les correcteurs se recyclent

Presse: Les correcteurs se recyclent

C’est dans une ambiance conviviale que les correcteurs d’une dizaine d’organes de presse se sont retrouvés le samedi 19 octobre, à la Salle de conférences Charles Diagne de Fraternité Matin.

Ils sont venus prendre part à l’atelier de renforcement des capacités organisé par l’Union nationale des professionnels de la correction de Côte d’Ivoire (Unpc-ci). Une formation édifiante qui a essentiellement porté sur les constructions syntaxiques fautives à éviter dans les articles de presse. La formation assurée par Daoda Coulibaly, chef du service correction de Fraternité Matin, avait pour thème « Les fautes de syntaxe les plus courantes dans les articles de presse ». L’expérience révèle, à la lumière des exemples donnés par le formateur, que beaucoup de fautes de syntaxe en tous genres infestent les productions journalistiques.

Elles vont des expressions employées confusément aux mots forgés, en passant par les phrases alambiquées, les omissions de mots essentiels à la phrase, les confusions entre les verbes transitifs direct et indirect, les redondances, les fautes d’accord du verbe liées à l’inversion du sujet, les fautes d’inattention… Toute chose qui appelle de la part du correcteur une concentration de tous les instants. Le formateur s’est servi de cas pratiques pour mieux véhiculer son message.

Les fautes de construction

« Plébiscité le 7 mars dernier pour remplacer Guillaume Soro, Amadou Soumahoro sera à l’affiche, lundi prochain à l’hémicycle, où il doit ouvrir la session parlementaire par un discours inaugural et en présence du Président de la République dont il est attendu une allocation », rapporte le formateur.

Cette construction, somme toute complexe, donne une compréhension assez confuse du texte et l’information, subséquemment, n’est pas véhiculée correctement. « Plébiscité le 7 mars dernier à la présidence de l’Assemblée nationale, Amadou Soumahoro va ouvrir la session parlementaire, lundi prochain, par un discours inaugural. Ce sera en présence du Président de la République. Dont l’allocution est également attendue à cette session », propose le correcteur. M. Coulibaly, qui totalise une longue expérience en la matière, a aussi attiré l’attention sur la logique dans la construction d’une phrase. « Le défunt laisse derrière lui une veuve, cinq enfants dont trois filles et deux garçons. » « Il est incorrect d’écrire ‘’…il a cinq enfants dont trois filles et deux garçons’’. Il faut simplement écrire ‘’il laisse cinq enfants dont trois filles’’ ou alors, il laisse cinq enfants dont deux garçons. Les autres enfants sont, à l’évidence, du sexe opposé ! », recommande-t-il.

Les fautes d’inattention

Quant aux fautes d’inattention, Daoda Coulibaly conseille vivement aux journalistes de se relire. Autrement, leurs textes pourraient contenir des énormités. « Ce restaurant est réputé pour son poisson baisé délicieux » en est une éloquente illustration. « Le rédacteur se serait simplement relu qu’il aurait fait l’économie de ce poisson b… », a-t-il recommandé. Au terme de la séance, Firmin N’Dri Bonfils, président de l’Union des correcteurs de Côte d’Ivoire, a remercié, au nom de tous ses collègues, le formateur pour la qualité de son exposé.

DRAMOUS YÉTI