Popo Carnaval: Plus de trois décennies decélébration de la culture Abouré

Popo Carnaval: Plus de trois décennies decélébration de la culture Abouré
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Popo Carnaval: Plus de trois décennies decélébration de la culture Abouré

POPO CARNAVAL: PLUS DE TROIS DÉCENNIES DE CÉLÉBRATION DE LA CULTURE ABOURE

Des festivaliers venus d’horizons divers. De la Côte-d’Ivoire, d’Afrique, d’Europe et même d’Asie et d’Amérique. Le Popo carnaval la fête populaire annuelle de Bonoua, figure à ce jour, au nombre des plus anciennes manifestations culturelles du pays. Sa célébration ouvre chaque année, un peu plus, le pays Abouré sur le reste du monde.

Depuis la disparition de la filière ananas à laquelle s’identifiait aussi cette localité, le Popo carnaval reste désormais l’identité culturelle majeure des Abouré. Et sa tenue chaque fois, renvoie à des réalités socio économiques et culturelles des plus attrayantes.

Produit touristique indéniable, ses promoteurs, les autorités politiques et traditionnelles locales, tiennent depuis quelques éditions à l’ouvrir un peu plus à l’international et à le professionnaliser. Car croient-ils fermement, une meilleure organisation et une exploitation plus judicieuse de la manifestation aura d’énormes retombées sociales et économiques non seulement sur la localité mais pour la région toute entière.

C’est pourquoi les organisateurs affichent de plus en plus leur ambition de conquérir les marchés internationaux de promotion touristique. C’est d’ailleurs ce que fait remarquer M. Jean Hoba, le commissaire général de cette 35è édition. Lui qui veut en faire « une fête internationale, un rendez-vous de l’universel ».Cela, pour vendre la destination Popo. Parce que, chaque année, en effet, il est donné aux nombreux visiteurs de voir, d’entendre et de goûter à des choses qui méritent mieux que le temps d’un spectacle.

Aux heures fastes et glorieuses du Popo carnaval dans les années 80, les touristes affluaient d’un peu partout dans le monde, témoignent certains fils de la localité, nostalgiques.

La richesse de l’offre est et reste l’élément d’attrait qui continue aujourd’hui encore de drainer à Bonoua du monde, beaucoup de monde pendant les deux semaines de célébration. Les organisateurs l’ont à présent, si bien compris qu’ils bâtissent chaque année leur plans de promotion autour de la réalité culturelle .

A titre d’exemple on a eu des thèmes tels que : « culture et développement d’une nation » ou « s’approprier sa culture pour se développer ». Puisque selon les tenants de la fête « aucune œuvre de développement ne peut être dissociée de la culture ».

Dans le contexte actuel de la mondialisation, « nos sociétés doivent aller à la compétition  avec la plus value de nos cultures respectives », révélait le Pr. Paul Aholi au cours de la 28è édition.

Cette année l’édition a pour thème : «l’authenticité du Popo Carnaval de Bonoua face au développement ». L’événement a été lancé le jeudi 26 février 2015 dans la salle Emmanuel Dioulo de l’Hôtel du District d’Abidjan-Plateau.

En définitive, comme le reconnaissait en son temps le directeur général du développement, M. Adama Sall, « le développement est la combinaison des comportements mentaux et sociaux qui concourent à l’amélioration de notre vécu ». C’est par le respect toujours renouvelé de ses engagements culturels que le Popo carnaval de Bonoua est de tout temps resté un rendez-vous culturel de premier plan.

 

Êbè et Awoulaba: Les symboles de la beauté masculine et féminine en terroir Abouré

Au cœur du Popo carnaval, figurent deux évènements majeurs qui, au fil des éditions battent les meilleurs records de participation et d’entrée. Il s’agit du spectacle de l’élection du plus bel homme (Êbè) et de la plus belle femme (Awoulaba) au sens africain du terme.

La célébration du beau en terroir Abouré au cours de ces soirées, draine toujours du monde. L’ Awoulaba est devenue l’icône du Popo carnaval au plan culturel. Chaque édition du Popo a eu sa reine de la beauté africaine.

Dépositaire, le temps de son mandat, des caractéristiques de la belle femme africaine. Femme potelée, au cou strié ou annelé, à la dentition régulière et blanche, l’Awoulaba, en dépit des nombreuses maternités doit avoir conservé une poitrine ferme et une assise fessière généreuse mais point démesurée.

Autant d’éléments que les membres du jury du concours se font forts chaque année, d’en déceler le maximum chez les nombreuses candidates. Réplique masculine de l’Awoulaba, l’Ebè répond au portrait de l’homme bien proportionné et équilibré. Bel athlète à la poitrine velue, aux muscles fermes, au visage ouvert par un front dégagé.

Tout en lui devrait traduire la proportionalité.Comme pour réaliser le couple idéal, l’Awoulaba et l’Ebè sont solennellement présentés aux festivaliers le jour du grand défilé de clôture. Au delà de la célébration de la beauté au féminin et au masculin, s’offrent aux visiteurs de nombreuses autres curiosités non moins attrayantes. 

La panoplie va des sites naturels aux activités socio artistiques en faisant un clin d’œil aux pratiques culturelles qui foisonnent dans cet univers. Une civilisation de la société Abouré Ehivè qui repose sur le socle à trois piliers que sont : l’institution royale, la famille clanique et les classes d’âge. Le rôle du souverain, l’organisation de la cour royale, le fonctionnement du tribunal coutumier. Voici autant de curiosités et d’écoles du savoir traditionnel à découvrir.

Dans cette société viscéralement attachée à la tradition, être sans clan est tout aussi inconcevable que vivre en dehors des classes d’âge. Ces trois piliers continuent de structurer et de modeler la vie sociale en pays Abouré.

 

La semaine commerciale ou  "Vata": Une foire aux affaires 

La foire commerciale qui, à chaque édition du Popo imprime du rythme à la fête est un élément d’appréciation de l’intérêt des populations pour le carnaval. Ce rendez-vous offre aux festivaliers l’occasion de faire de bonnes affaires mais aussi de se défouler.

Ils viennent d’Abidjan, de certaines villes environnantes et de l’intérieur du pays pour se joindre aux commerçants locaux et rencontrer les acheteurs. On n’exclut pas à cette occasion, les opportunités d’affaires et de partenariat. L’ambiance entretenue une semaine durant sur le site de la foire, est l’occasion rêvée pour les fêtards de se réjouir et d’ingurgiter quantité d’alcool.

Au village Popo c’est l’ambiance chaude et colorée surtout les nuits. A la foire gastronomique, le visiteur aura loisir à apprécier les mets concoctés par les restauratrices de la place.

Au fil des éditions, l’espace village, reconnait M. Kacou Paul, le président de la foire(VATA) se révèle trop étroit pour contenir à certaines heures, la foule de visiteurs.

Le défilé est un autre temps fort du Popo. Il draine dans les artères principales de la ville une foule de participants venus s’éclater le dernier jour de la fête. Moment féerique et de réjouissance populaire, le défilé est aussi la synthèse des journées du carnaval.

Par vagues successives, dans des tenues et déguisements aussi originaux les uns que les autres, les spectateurs ont droit à toutes les facettes du vécu quotidien des populations de Bonoua.

Au défilé du Popo carnaval, toutes les grimaces et excentricités sont permises dans les proportions acceptables par la décence. Ceci pour coller à la tradition de la décompression et du défoulement. La communauté dans un accord tacite a décidé le temps de la fête, d’abolir les barrières socioprofessionnelles étanches de tous les jours.

Vaincre aujourd’hui le désintérêt qui avait commencé à s’emparer du Popo carnaval, en dehors des raisons exogènes de la crise socio politique qu’avait connue le pays , est un défi que doivent relever ensemble les fils et filles de Bonoua.


La petite Histoire du Popo

Manifestation culturelle célébrée chaque année, le « Popo Carnaval » tire ses origines dans les modifications que les jeunes abouré de Bonoua apportèrent à la fête annuelle des ignames.

Ainsi, en 1946, ils innovèrent en organisant le « Popo » (qui signifie « masque » en langue abouré). Beaucoup plus tard, devenus des adultes, ils baptisèrent cette fois-ci la fête du nom de « Popo Carnaval », en y introduisant l'aspect moderne (carnaval) sous la forme d'un défilé de chars.

 

ARSENE KANGA

CORRESPONDANT REGONAL