Médias et conflits: Des journalistes instruits sur leur responsabilité dans la gestion des conflits

Dr Moumouny Camara, le conférencier
Dr Moumouny Camara, le conférencier
Dr Moumouny Camara, le confu00e9rencier

Médias et conflits: Des journalistes instruits sur leur responsabilité dans la gestion des conflits

Médias et conflits: Des journalistes instruits sur leur responsabilité dans la gestion des conflits

« La liberté de la presse doit toujours être conciliée avec un journalisme responsable débarrassé de toutes les tares et avatars qui l’éloignent du respect de l’éthique et de la déontologie », a conseillé Dr Moumouny Camara, enseignant-chercheur au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), à Dakar au Sénégal.

C’était à l’occasion de la conférence qu’il a animée, le 4 septembre dernier, autour du thème: « La crise casamançaise et les médias ». Ce, dans le cadre de la formation des journalistes « sensibles aux conflits »  qui a lieu  du 2 au 12 septembre à Dakar.

Pour le conférencier, parler de liberté de presse et de déontologie revient à poser le problème de la responsabilité du journaliste. Car, quelle que soit la formation reçue par ce dernier et quelle que soit son école, c’est sa responsabilité qui va lui permettre de déterminer et de trancher.

Parlant de la crise de la Casamance, M. Camara a indiqué que c’est l’un des plus vieux conflits en Afrique qui dure depuis 31 ans (1982-2013). Et qui n’a jamais trouvé de solutions véritables. Pourtant, ce n’est pas la volonté politique qui a manqué. Il y a eu la logique militaire employée entre 1982 et 1992. La logique politique et diplomatique mise en place entre 1992 et 2013 est marquée surtout par l’approche économique utilisée de 2000 à 2012 par l’ancien Président sénégalais, Abdoulaye Wade. Et celle de la « diplomatie tranquille » prônée, aujourd’hui, par le Président Macky Sall.

Pour l’orateur, si toutes ces tentatives de résolution du conflit ont échoué, cela est dû au fait que les causes de cette crise sont multiples et variées. D’une part, il existe trop de dissensions au sein du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) qui ne permettent pas à l’autorité étatique d’avoir un interlocuteur crédible. D’autre part, les médias n’ont pas toujours joué leur rôle dans la couverture de ce conflit trentenaire. Ils sont tiraillés entre la volonté de donner au public une information objective et la frilosité des informations jugées sensibles ou militaires.

« Comment concilier les exigences du public à connaître l’information et le caractère confidentiel de ces informations? », s’est-il interrogé. Tel est aussi l’essence même du journaliste de paix ou du journaliste tout simplement.

Eugène YAO

eugene.yao@fratmat.info