Musique Zouglou: A la recherche de son enracinement et de son influence

Visite des stands d’exposition d’œuvre et écrits sur le Zouglou
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Musique Zouglou: A la recherche de son enracinement et de son influence

Musique Zouglou: A la recherche de son enracinement et de son influence

Poser le Zouglou comme un vaste champ de recherche universitaire et intellectuelle, ainsi que régler la question de l’indétermination statutaire qui le fonde. Tel est l’enjeu principal du colloque international de trois jours sur ce genre musical ivoirien qui s’est ouvert le 17 septembre, à l’amphithéâtre A de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody.

Selon le président du comité scientifique, Pr Boa Thiémélé,  il sera question de « repeupler le Zouglou au point de vue de son histoire, mais aussi au point de vue des formes et des sens qu’il véhicule ». Il a affirmé que l’on convient aujourd’hui que le Zouglou que l’on pensait comme une mode passagère et incapable de survivre à son élan originel, dure et s’éternise malgré les morts annoncées.

Pr Boa Thiémelé a également noté que le Zouglou, sorti du laboratoire de la jeunesse estudiantine ivoirienne, vers la fin de l’année 1989 qui imprègne la culture générale des individus est « à la fois comme esthétique, éthique, voire politique par l’université et ne peut laisser silencieux les universitaires ».

C’est pourquoi, a-t-il relevé, le rôle de recherche, de production de savoir de l’université qui a vocation de réfléchir sur « l’être-au-monde », sur le fonctionnement de la société et sur les conditions de possibilités d’une vie heureuse. Avant ajouter: « la réforme qui induit le passage au système Licence-Master-Doctorat (Lmd) a le souci d’enracinement intégral de l’université à son environnement et est une obligation ».

Le président du comité scientifique a annoncé que la question de l’identité de cette pratique musicale sera au cœur des 28 communications réparties en cinq ateliers inscrites à ce colloque qui a pour thème: « Le Zouglou: Enracinement, influences et trans-création ». A savoir, l’identité du genre, des praticiens, du public, de la langue qui lui sert de véhicule, ainsi que la spatialité (phénomène urbain ou périurbain). « Un réseau d’experts et d’observateurs permanents de cette pratique artistique et musicale découleront, à l’issue des travaux », a-t-il laissé entendre.

Au nom de la présidente de l’Université Félix Houphouët-Boigny, Pr Bakayoko Ly-Ramata, le vice-président, Pr Affian Kouadio, s’est réjoui de la tenue dudit colloque dans ledit établissement. Il a indiqué que tout ce qui touche à la société intéresse l’université, à travers deux Unités de formation et de recherche (Ufr). Notamment, l’Ufr des Langues, littératures et civilisations (Llc) et l’Ufr des Sciences de l’homme et de la société (Shs).

Pr Affian Kouadio a en outre souhaité que le Zouglou étende ses tentacules dans tout le monde entier sous la marque « Made in Côte d’Ivoire », pour le rayonnement artistique et touristique de ce pays.

Pour la présidente du comité d’organisation, Pr Adom Marie-Clémence qui a d’entrée qualifié le Zouglou comme une ‘’poésie’’, l’initiative de ce colloque international qui enregistre des participants venus de plusieurs pays d’Afrique et d’Europe va permettre de « s’interroger sur le phénomène dans ses façons de dire, de faire et de porter sens ».

Les invités ont eu droit à une visite de stands d’exposition des œuvres et des différents écrits sur le Zouglou. Plusieurs artistes Zouglou des années 1990, Lago Paulin, Poignon et bien d’autres ont égayé les participants à ce colloque.


Narcisse Angan
narcisse.angan@fratmat.info