Mode: Le couturier Hubert de Givenchy est mort à l’âge de 91 ans

Mode: Le couturier Hubert de Givenchy est mort à l’âge de 91 ans

« M. de Givenchy s’est éteint dans son sommeil le samedi 10 mars 2018. Ses neveux et nièces et leurs enfants partagent sa douleur », écrit son compagnon, le couturier Philippe Venet, dans un communiqué. Avec lui disparaît un des derniers grands témoins de l’âge d’or de la haute couture française, qui brilla dès la fin de la seconde guerre mondiale, ainsi que l’incarnation d’un style de vie privilégié et raffiné.

Hubert de Givenchy naît le 20 février 1927, à Beauvais, dans une famille protestante de la vieille noblesse française. Son père meurt alors qu’il n’a que 2 ans, et le petit garçon grandit en admirant sa mère, une belle femme élégante et sophistiquée dont il a hérité l’allure naturelle et un physique de star hollywoodienne.

Son grand-père, conservateur de la manufacture de Beauvais et de celle des Gobelins, collectionne des tissus et des costumes du monde entier qui fascinent l’enfant. Celui-ci doit décrocher de bonnes notes pour avoir le droit d’admirer ces trésors. Son goût des toilettes et des belles matières a donc tout le loisir de se développer, même si on le destine plutôt à une carrière d’avocat. Mais le jeune adolescent Hubert de Givenchy découvre l’œuvre impressionnante et sculpturale du couturier espagnol Cristobal Balenciaga et décide que là sera son destin. II fera même une fugue à Paris dans l’espoir de rencontrer son idole et de lui montrer ses dessins.

L’escapade n’atteint pas son but mais le jeune homme déterminé finit par vaincre les réticences familiales : à 17 ans, en 1945, il s’installe à Paris pour suivre les cours de l’Ecole des beaux-arts et trouver du travail dans les maisons de couture qui refleurissent dans la capitale libérée. Doué, élégant, cultivé et bien élevé, Hubert de Givenchy s’intègre vite dans ce milieu symptomatique d’une époque. La couture parisienne est alors un véritable bouillon...

Le Monde.Fr