Masa 2018 : Le village des VIIIes Jeux de la Francophonie, village de la 10e édition ?

Masa 2018 : Le village des VIIIes Jeux de la Francophonie, village de la 10e édition ?

Masa 2018 : Le village des VIIIes Jeux de la Francophonie, village de la 10e édition ?

Du 10 au 17 mars 2018, le Marché des arts du spectacle africain (Masa) fêtera ses 25 ans en 10 éditions. Confirmant, s’il en était besoin, qu’Abidjan demeure une plaque tournante des arts, de la culture et de l’évènementiel en Afrique et dans le monde ! S’il apparait évident que le Masa 10 devrait surfer sur la vague du succès des VIIIm Jeux de juillet dernier, du fait que cette grand’messe francophone possède le même quasi-Conseil d’administration que le Masa, un bémol se fait, toutefois, jour, au sujet notamment du patrimoine d’hébergement qu’est le village des Jeux sur le site de l’Institut national supérieur de la jeunesse et des sports (Injs) à Marcory.

En effet, selon plusieurs sources concordantes, plusieurs institutions et structures publiques ivoiriennes, universités notamment, auraient fait la demande au gouvernement d’acquérir une partie des 2000 chambres doubles (donc 4000 possibilités d’hébergement) dont une centaine pour personnes à mobilité réduite, en matériaux préfabriqués et démontables pour être réinstallés ailleurs.

Si l’Etat n’a pas encore donné de réponse définitive, il urge, cependant, que les Conseils d’administrations du Masa et des Jeux se concertent pour adopter une position commune. Qui, à maints égards, devrait militer pour le maintien, in extenso, du village sur le site de Marcory-Injs. L’incidence recherchée étant de servir au Masa qui y logerait artistes, délégués et techniciens dans un souci d’économie budgétaire, d’une part. Et, d’autre part, de rendre plus efficiente, la gestion du transport, du catering, des répétitions et de l’animation.

Avec pour avantage comparatif, la proximité avec le Palais de la culture de Treichville, épicentre du Marché, aussi bien par voie routière que lagunaire. L’urgence réside, en fait, en ce que les experts devant décider du format final de la 10e édition du Masa doivent tenir compte de cette donne pour offrir le sésame aux plus de 600 groupes et artistes qui postulent à l’édition de mars prochain, dans une décade.

Du 27 au 29 septembre, il faut le rappeler, se tiendra à Abidjan au siège du Masa, la Réunion finale du Comité artistique international (Cai). 26 experts des arts de la scène en provenance de l’Afrique du Sud, du Burkina Faso, de la Belgique, du Burundi, du Canada, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, de la France, du Ghana, du Mali, du Maroc, du Mexique, de la Mozambique, du Nigeria, du Sénégal, des USA, de la Tanzanie et de la Tunisie y analyseront plus de 600 dossiers de candidatures enregistrés. Les travaux déboucheront sur la publication de la liste des groupes sélectionnés pour le Masa 2018.

Arguments objectifs et profession de foi de Michaëlle Jean

Pour le maintien du village des Jeux au profit du Masa, il existe des arguments régaliens et fonctionnels objectifs. En effet, le Masa est régi par une convention et un texte organique. Il est administré par des organes dont le Conseil d’administration qui est au sommet de la pyramide. Il définit les orientations stratégiques du Marché et approuve les comptes rendus d’exécution technique et financière. Il comprend trois membres : la Côte d’Ivoire qui en a la Présidence, l’Organisation internationale de la Francophonie, la première Vice-présidence et le District autonome d’Abidjan, la deuxième Vice-présidence. A l’identique des Jeux de la Francophonie. Les ressources du Masa  (estimées entre 3 et 5 milliards de FCfa par édition) sont constituées principalement des contributions financières de ces trois institutions. Les financements additionnels proviennent d’organismes internationaux tels que l’Union africaine, la Cedeao, le Commonwealth, l’Isesco, l’Unesco... Des partenaires privés apportent également leur soutien financier.

Bien plus, si on analyse les éléments de langage du discours de la Secrétaire générale de l’Oif, Michaëlle Jean, au soir des Jeux d’Abidjan, le village des Jeux devrait être dédié au Marché. « Toutes ces infrastructures qui sont un legs considérable, vont permettre aussi plus tard, d’abriter non seulement un espace pour l’entraînement sportif professionnel, un espace pour les acteurs culturels, mais aussi on peut voir aussi ces bâtiments abriter une plateforme extraordinaire au niveau de l’innovation des nouvelles entreprises, des entreprises de jeunes et de femmes ». Confiait la patronne de la Francophonie. Avant de renchérir : « Dans notre esprit à nous, il faut cette continuité. Il faut que cela puisse s’inscrire aussi dans la coopération renforcée (…) La question du legs est importante. Legs en infrastructures, en espace dédié, pour la culture, le sport mais aussi pour l’innovation. La Côte d’Ivoire aura l’un des espaces les plus extraordinaires de la sous-région et pour le sahel, pour le continent et pour la Francophonie aussi parce qu’ici on pourra abriter beaucoup d’esprit dynamiques et d’énergie ».

Pr Yacouba Konaté, le Dg (avec ses équipes), dans l’intervalle de la décision des autorités ivoiriennes et de la Francophonie, poursuit ses séances d’autoévaluation interne, active ses partenariats divers et peaufine la Réunion du Cai du 27 au 29 septembre.

REMI COULIBALY