Manu Dibango : « Je souhaite l’union des familles de cœur »

Manu Dibango : « Je souhaite l’union des familles de cœur »

Le concert est fini depuis de nombreuses heures et Manu Dibango après un repos mérité laisse trainer sa silhouette dans le hall de l’hôtel Ivoire. Les personnalités défilent à tour de rôle pour enlacer le grand homme. Laurent Dona Fologo se jette dans ses bras. Les souvenirs s’égrènent puis arrivent quasiment au même moment, l’acteur Isaac de Bankolé qui a brillé dans Black Mic-Mac, l’animateur Georges Taï  Benson, BBC, Badmos, Ciss St Moise, Paul Wassaba. La toute jeune chanteuse néo aux dents Ayidissa offre son Cd.

Le saxo l’accepte et continue de rendre les civilités aux visiteurs dont le nombre s’est considérablement accru. Assé Alafé, le patron du journal L’intelligent quémande et obtient comme les autres, un échange. Il est bientôt 14h et l’heure du repas a plus que sonné. Tout le monde s’engouffre dans les voitures d’un cortège et fonce à Cocody Danga, au domicile de celle qui a  contribué considérablement à la venue de Dibango et à la tenue du concert : Jeanine Diagou de Nsia. Au moment du déjeuner, en guise  de prière, le saxophoniste dit ceci : 

« La famille ivoirienne est ma famille de cœur. Je ne la mets pas au-dessus ni en dessous. Je souhaite à chacun de constituer sa famille de cœur car la famille biologique, celle du départ ne dépend pas de nous. Nous n’y sommes pour rien. Alors que la famille de cœur on la fabrique soi-même avec des personnes qui acceptent d’être ensemble. On se choisit, le destin nous choisit le bon dieu nous bénit, que peut-on souhaiter de mieux à l’être humain sinon qu’en Afrique on assiste à l’union des familles au-delà des frontières. Je voudrais remercier notre Jeanine Diagou et tout le monde de nous avoir réunis. »

Et les anecdotes de fuser. Benson confesse avoir préféré au départ, Boncana Maïga à Manu Dibango en qualité de chef de l’orchestre de la Rti imposé par Ben Soumahoro, mais avoir déchanté rapidement quand il s’est rendu compte de la force de travail et du talent du saxo camerounais. « Les agents de la Rti ont commencé par arriver tous à l’heure et j’ai reconnu que Manu était un grand. Manu tu es un grand. »

A  son tour Aïcha Koné reconnait avoir été fabriqué par deux hommes Manu Dibango et Georges Benson. « C’est lui qui est allé me chercher au Dopé d’Amédée Pierre pour me faire passer à la télé » dit Aïcha à qui Daouda Koné emboite le pas : « Moi aussi j’étais un simple technicien de la télé et Benson m’a entendu jouer de la guitare dans la cour. Il m’a fait passer sur le plateau. Et c’est parti. Quelques jours  plus tard, on était en studio pour enregistrer Gbaka qui a  été un succès ».

Puis Aicha se lève attirée par les notes de Malaika de Myriam Makéba qui grâce aux accords similaires cède sa place à Adouma de  la Diva ivoirienne. Manu se lève lui aussi, et passe aux balafons et finit de nous convaincre qu’il est pluri-instrumentiste. Jeanine Diagou elle aussi se saisit du micro et entonne Yo Sochristo. « Elle chante juste » laisse échapper à tour de rôle Dibango et Diabo Steck.

L’hôte du jour remercie tout le monde et la délégation peut rejoindre le Sofitel Abidjan hôtel ivoire d’où celui  qui a été le premier à interpréter l’hymne national de la Côte d’Ivoire doit faire sa valise et filer vers l’aéroport.

ALEX KIPRE