Jeux de la Francophonie/Œuvres d’art et antiquités: La toute 1ère vente aux enchères en Abidjan !

Jeux de la Francophonie/Œuvres d’art et antiquités: La toute 1ère vente aux enchères en Abidjan !

Avec la bénédiction du ministre auprès du Président de la République en charge des VIIIes Jeux de la Francophonie et Gouverneur du District d’Abidjan, Robert Beugré Mambé, la capitale économique (et culturelle) ivoirienne a connu sa toute première séance de vente aux enchères d’œuvres d’art, d’artisanat d’art et antiquités authentiques, uniques. Et ce, à l’initiative de diff2rents collectionneurs privés ivoiriens qui ont, par le truchement de deux dames, toutes aussi férues d’art, les commissaires-priseurs Maître Nanga Akpa Adèle et Gisèle Ouégnin.

Ce sont donc au total, plus d’une centaine d’œuvres qui sont proposées à la vente aux collectionneurs et autres amateurs d’art, galeristes et autres mécènes, aux fins d’acquisitions, d’échanges et d’enrichissements de collections personnelles ou muséales.

Compartimentée telle une galerie en plusieurs sphères, relevant les masques et autres statuaires selon qu’ils soient relatifs au pouvoir, à la justice, à la fécondité et/ou de Côte d’Ivoire, du nord ou du sud, de l’ouest ou du centre, mais aussi d’Afrique de l’ouest, du centre ou de l’est et du sud, la scénographie de la vente aux enchères est d’une ergonomie fonctionnelle à maints égards.

On aurait dit que dans cette sorte de «Caverne d’Ali Baba», en paraphrasant l’adage, «On peut y retrouver une aiguille dans une botte de foin». De l’aire baoulé, aux aires dan, senoufo, wê, bété, akyé, gouro…, en Côte d’Ivoire, mais aussi un grand pan du microcosme statuaire et des masques dogon, bambara…(Mali), bobo, mossi… (Burkina Faso), ashanti, akan (Ghana), ou encore du Libéria, de la Sierra-Leone, du Bénin en Angola, en passant par le Nigeria, le Cameroun, le Gabon, le Congo (Brazzaville et Kinshasa), la Guinée équatoriale, Angola etc., sont à (re) découvrir avec emphase ! Masques messagers ou mortuaires, poupées ou initiatiques, axiologiques ou utilitaires, accessoires (cannes, coiffes, sandales, chasse-mouches, parures…), tout y est dévoilé, avec certaines pièces datant de plusieurs siècles.

Et quelle opportunité plus à propos que cette grand’messe de l’espace francophone pouvait-elle s’offrir ? Surtout qu’on sait que les plus hauts dirigeants des pays ayant le français en partage séjournent à Abidjan. A juste titre, le ministre BeugréMambé, saluant cette initiative qui verra sa seconde session se tenir le jeudi 27 juillet, a tenu à préciser que le District d’Abidjan œuvrera à ce qu’une autre vente similaire se fera en novembre à la faveur du Sommet Afrique Union européenne.

Tous les objets d’art ne sont pas vendables !

Bien plus, faut-il le savoir, ainsi que l’expliquent les deux commissaires-priseurs, tous les objets d'art ne sont pas vendables. Certains sont protégés par les lois nationales. Ce sont souvent des objets anciens et ce sont justement ceux-là que les collectionneurs recherchent.

Un trafic extrêmement difficile à endiguer d'autant que les douaniers et les policiers ne savent pas toujours distinguer un objet dont le commerce est autorisé d'un objet interdit à la vente.  C’est donc, à bon escient qu’elles expliquent que l’occasion est inouïe de le faire en toute légalité.

Au-delà, Me Nanga explique l’objectif, in fine, et sur la base des conseils avisés de curateurs, d’artistes, d’anthropologues, muséologues et autres conservateurs, est de faire d’Abidjan, une plateforme, au-delà de la créativité luxuriante, de bonification marchande des œuvres d’art. avec à la clé, un véritable tremplin pour  conférer une valeur marchande aux œuvres et ériger Abidjan en une adresse de vente aux enchère qui compte après les ténors internationaux du secteur que sont Sotheby's, Christie's, Artcurial, Piasa, Drouot, Guignard, lcopaAuction, etc.

REMI COULIBALY