Hommage/Koudougnon Balet : ll a failli être prof, il a fini directeur d’école

Hommage/Koudougnon Balet : ll a failli être prof, il a fini directeur d’école

Hommage / Koudougnon Balet : l a failli être prof, il a fini directeur d’école

Journaliste, ancien directeur de l’Istc, décédé le 8 janvier), Koudougnon Balet a marqué la télévision ivoirienne. Et toute une génération de téléspectateurs qui raffolaient de son JT de 20 heures.

On n’échappe pas à son destin. La vie professionnelle de Joseph KoudougnonBalet Magbi le traduit. Au départ, il devait être un enseignant. Il avait été admis à l’École normale supérieure, antre de la formation des professeurs de lycée. Koudougnon était destiné à transmettre son savoir aux plus jeunes.

A cet instant de son orientation, il a senti l’enseignement. Mais pas suffisamment. Une autre pulsion était plus forte en lui : le journalisme. Il fonce droit dans ce métier. Qu’il exercera avec maestria pour finir… directeur général de l’Institut des sciences et techniques de la communication, Istc. Une école donc.

Le prof n’a pu échapper à son destin. Mais entre-temps, il a eu le temps d’éclore. D’émerveiller les téléspectateurs de la première chaîne de télévision ivoirienne. Unique chaîne à l’époque. Nous sommes dans les années 1970. La télévision ivoirienne a quelques noms. Des passionnés qui se débattent jour et nuit pour offrir le meilleur aux téléspectateurs.

Parmi ces fous du métier, Joseph Koudougnon-Balet Magbi. Poste d’affectation, le journal télévisé. Pour le grand 20 heures. Qu’il marquera. Une voix, un style, une manière bien à lui de passer l’information. Les téléspectateurs de cette époque l’ont encore en mémoire. Un professionnel de cette trempe ne s’oublie pas. Celui qui aurait bien pu devenir prêtre, avec son passage au séminaire Sainte Dominique Savio de Gagnoa, faisait corps avec son métier. Il le vivait, comme la plupart de ses confères de l’époque.

Cette génération qui travaillait d’arrache-pied. Qui ne connaissait pas d’obstacles insurmontables. Une des embuches qui se dressaient justement sur le chemin de son rêve était la formation. Comment acquérir le savoir indispensable à la pratique du métier de son choix ?

Le jeune homme de l’époque cogitait lorsque la chance lui sourit. Une possibilité s’est ouverte à lui pour aller à Paris. La capitale française accueille Joseph Koudougnon-Balet Magbi grâce à la générosité d’un de ses  corégionnaires. Qui lui avait fait prendre un engagement. « Tu es mon fils, je te fais partir à Paris en formation, mais pas pour servir la France. Il y a beaucoup de serviteurs français, mais je veux que tu reviennes dans ton pays». Rester en France ? C’était loin des intentions de Koudougnon. Lui qui aimait tant son pays et ne rêvait que de le servir.

Quand il retourne sur les bords de lagune Ébrié, c’est la grande maison de la Radio télévision ivoirienne qui l’accueille. Koudougnon Balet va contribuer à écrire les plus belles pages de la maison bleue. Les bases d’un journal télévisé à l’ivoirienne.

Il sera honoré en 2013 par le ministère de la communication, pour services rendus. Au monde de la communication, à la formation des jeunes et pour être parmi ceux qui ont tracé la voie de ce métier. Il vivait ses jours de retraite lorsqu’une maladie l’a terrassé. Fermant à jamais son micro le 8 janvier 2019. Joseph Koudougnon-Balet Magbi a vécu son métier, sa passion. Qu’il a essayé de transmettre à toute une génération de jeunes journalistes formés à l’Institut des sciences et techniques de la communication.

BLEDSON MATHIEU