Héritier Watanabé (artiste musicien-chanteur) : « Mon public me respecte (…) mais je ne vais pas m’autoproclamer comme le nouveau dépositaire de la rumba »

Héritier Watanabé (artiste musicien-chanteur) : « Mon public me respecte (…) mais je ne vais pas m’autoproclamer comme le nouveau dépositaire de la rumba »

Annoncé que vous êtes, à maintes reprises, depuis bientôt deux ans sur la scène musicale ivoirienne, quel sentiment vous anime-t-il, avant ce baptême du feu en terre ivoirienne, à la faveur de la célébration des 15 ans du journal L'Intelligent d'Abidjan, les 7 et 8 septembre ?

Abidjan est devenue aujourd'hui une plaque tournante du showbiz en Afrique. De nombreux artistes de renoms se sont produits sur cette terre sacrée. Pour ma part c'est un immense honneur de me produire dans cette ville et je puis vous dire que ça fait super longtemps que j'attends ce moment. Et je tiens à remercier le Journal l’Intelligent pour cette immense opportunité.

Vous êtes sans ignorer que depuis plus de 50 ans, la Côte d'Ivoire regorge des férus de rumba congolaise. Aujourd'hui, vous êtes perçus comme le fer de lance d'une nouvelle vague. Cela ne vous gêne-t-il pas que l'on vous compare sans cesse, ou à tout le moins, l'on vous classe aux côtés de Werrasson, Fally Ipupa ou Ferré Gola?

Vous savez je me considère toujours comme un nouveau venu. Et je bosse dur tous les jours pour satisfaire les mélomanes et mes nombreux fans qui me suivent depuis le début. Me comparer à certains grands noms de la Rumba congolaise est un réel honneur pour moi. Nous faisons tous la fierté de notre pays, de notre continent et pour ma part c'est tout ce qui importe.

Justement quand on écoute certaines de vos chansons, notamment "BM", ce sentiment d'être un savant cocktail sonore de Werrasson et de Fally, semble donner de l'eau au moulin de cette assertion...

C’est vous qui le dites. Mais  pour ma part, « BM » est un savant cocktail d'Héritier Watanabé (rires).

Auréolé du fait qu'après plus de 17 ans au sein de Wenge Musica aux côtés de Werrasson où vous avez été d'une influence certaine et que vous avez été le premier et unique artiste congolais à faire un concert à guichets fermés sans avoir sorti officiellement d'album, font-ils de vous, plus qu'un héritier, pour coller à votre prénom prémonitoire, le dépositaire du renouveau de la rumba?

Mon public me respecte, chantonne mes refrains pendant mes concerts, ma musique est jouée dans les plus grands clubs des capitales du continent, ça reste ma plus belle victoire. La preuve que mon dur labeur est en train de payer. S'ils considèrent que je suis le dépositaire du renouveau de la rumba, eh bien soit-il. Mais je ne vais en aucun cas m'autoproclamer. Tout ce qui m'importe c'est ma musique et faire plaisir à mes fans.

Travailler avec l'Ivoirien David Monsoh du label Obouo Music et de la chaîne B Black, entre autres, qui fait éclore Fally Ipupa, notamment, vous conforte-t-il dans votre rêve d'être au sommet de la musique congolaise voire panafricaine?

Vous n'êtes pas sans savoir que David Monsoh est l'un des plus grands plus producteurs de musique que l'Afrique n'ait jamais connu. Travailler à ses côtés est un immense honneur pour moi. Beaucoup d'artistes rêvent d'être produit par ce génie de la musique, oui parce que Monsieur Monsoh est un génie, un visionnaire qui sait ce qu'il veut et où il va. Donc avec lui et B Black qui est une chaine internationale à mes côtés, je n'ai aucune crainte à ce propos. Tout ce que je dois faire c'est de continuer par travailler très dur pour atteindre les objectifs que je me suis fixé.

L’actualité politique en RD Congo est dominée par les prochaines échéances électorales. Il y a deux années, votre concert prévu au Zénith de Paris (France) a créé polémique pour être finalement annulé. D'aucuns de vos concitoyens de la diaspora prétextant que bien d'entre vous artistes êtes à la solde du pouvoir en place. Sans vouloir ressusciter une quelconque polémique, il importe d'entendre le message de la personnalité publique que vous êtes à l'endroit du peuple congolais dans cette mouvance électorale?    

Je pense que ces gens qui nous empêchent de nous produire sur la scène européenne sont tout simplement les ennemis de la musique. Car c'est grâce à cette musique que nous payons nos factures, nous prenons soin de nos familles et rendons des millions personnes heureuses. Jusqu'aujourd'hui, je ne vois pas en quoi empêcher les artistes congolais de se produire en Europe changera la situation politique qui paralyse notre pays en ce moment. Mais j'ai la ferme conviction qu'un de ces jours, on finira par trouver un terrain d'entente et permettre à la musique congolaise d'avancer.

Quel message adressez-vous aux mélomanes ivoiriens et, principalement, à vos fans qui ont créé plusieurs fan-clubs pour accompagner l'initiative du patron de L'Intelligent, Alafé Wakili, pour le gala du Sofitel Ivoire et le grand show du Palais de la culture d'Abidjan?

Je tiens sincèrement à remercier tous ces mélomanes ivoiriens qui me suivent et accompagnent l'initiative du Patron de l'Intelligent, Monsieur Alafé Wakili depuis le début, du fond du cœur je vous remercie. On fera en sorte que ces deux shows soient mémorables, inoubliables.

Entretien réalisé par téléphone par REMI COULIBALY

Photo Héritier Watanabé (DR)


Qui es-tu Héritier ? : « L’homme qui valait  8 millions de vues » !

Héritier Watanabé, la nouvelle perle de la rumba, n’a de cesse d’écrire en lettres dorées par une voix et un talent limpides, sa signature dans le livre d’or de la musique africaine. En quelques mois, le natif de Kinshasa a réussi conquérir le cœur des mélomanes du continent et de ses diasporas.

Héritier Watanabé, de son vrai nom Héritier Bondongo Kabeya né le 29 août 1982, à Kinshasa en République Démocratique du Congo, est un chanteur, danseur, et auteur-compositeur-interprète qui s’est fait connaître grâce à son intégration au sein du groupe Wenge Musica Maison Mère de Werrason durant 16 ans jusqu'à sa démission en 2015. Année, justement, où il est trusté par le label Obouo Music du producteur ivoirien David Monsoh qui a révélé, entre autres stars du continent, son compatriote Fally Ipupa, et sort son premier single « BM », le 13 juillet 2016.

Son premier album « Carrière d'honneur – Retirada », lancé le 10 novembre de la même année, sonne chez les férus de rumba comme un cocktail sonore de rumba avec des accents de R&B et aux soupçons de Dance-hall. Ce qui ne tardera pas à enflammer les dancings et night-clubs de capitales africaines et autres métropoles occidentales. Le phénomène « Hériter » est né !

Des titres comme « BM » (plus de 5 millions de vues sur YouTube), « D de D » (plus de 2 millions de vues), ou encore « Retirada » (plus de 700.000 vues) ont confirmé tout le bien que les critiques pensaient, dès ses vocalises printanières à Kin de l’un de ces « dignes héritiers » de ce grand Congo qui a écrit en lettres Capitales, l’histoire de la musique africaine avec ses icônes qui reposent pour la plupart à la Nécropole « Entre ciel et terre » de Nsele à Kinshasa. A l’instar de Kabasalé, Tabu Ley Rocherau Franco, King Kester Emeneya, Papa Wemba…

Aux côtés donc de monstres sacrés encore sur la scène, Kofi Olomidé, Fally Ipupa, Werrasson, Ferré Gola, JB Mpiana…, héritier continue la légende. Après plusieurs scènes dans d’autres pays, les deux shows en Côte d’Ivoire, permettront de découvrir pour les uns, et confirmer pour d’autres, l’étendue du talent de ce jeune artiste aussi travailleur que respectueux.

R.C