Gasandji, chanteuse guitariste acoustique, prix Talent Rfi: "Ma priorité : la mélodie et le poids des mots"

Gasandji, chanteuse guitariste acoustique, prix Talent Rfi: "Ma priorité : la mélodie et le poids des mots"

Gasandji, chanteuse guitariste acoustique, prix Talent Rfi: "Ma priorité : la mélodie et le poids des mots"

Vous êtes auréolée de plusieurs prix dont le prix talent Rfi. Que représentent ces récompenses pour vous qui venez de loin pour avoir chanté auparavant un album qui n’est jamais sorti ?

Ces prix sont une reconnaissance pour le travail élaboré depuis plusieurs années déjà. C’est toujours très gratifiant que des professionnels reconnaissent notre travail, mais le chemin est long et je continue de rechercher et créer. Ce n’est pas encore fini.

Que signifie Libela ? Et de quoi parlez-vous dans cette chanson que vous venez de chanter ?

Libela signifie « pour L’éternité ». Et cette chanson parle de la mission que nous avons tous lors de notre passage sur terre et dans ce monde. Je dis que ce monde ne nous appartient pas finalement, et comme nous sommes tous juste de passage sur terre, nous devons en prendre grand soin et réussir ce passage.

De quoi parlez-vous aussi dans Na lingui yo ?

Na lingui yo est une chanson d’amour. Hommage à ma fille aînée, c’est une chanson d’une mère pour sa fille.

D’où vient le lien avec le poète Capitaine Alexandre ?

Je chante avec lui parce que c’est un artiste pour qui j’ai eu un véritable coup de coeur et qui est devenu, avec les années, un ami et un fidèle compagnon sur scène dans ses projets où les miens.

Vous utilisez les arpèges à la guitare, sur laquelle vous posez avec précaution votre voix faisant planer le spectre de Lokua Kanza, votre mentor. Comment s’est faite votre rencontre avec lui et que lui devez-vous ?

Oui, Lokua, c’est un artiste qui m’inspire énormément. Humainement et artistiquement, il est pour moi le Top, le meilleur. Je crois que la transmission d’une génération à une autre est d’abord un don de soi et un acte de partage pour que résistent et ne disparaissent point des manières de faire et des styles de musique. Je ne crois pas que ce soit quelque chose qu’on doive à l’un ou à l’autre. Nous échangeons, nous apprenons les uns des autres. C’est ainsi la vie musicale et artistique.

Votre musique déshabillée (voix percu et guitare) répond-elle à un besoin de formule légère en vue de tournées ou est-ce un choix de sincérité artistique pour rester coller à vous-même, Gasandji, titre éponyme de votre album ?

C’est un projet que je voulais strictement acoustique où la voix est presqu’à nue… Ma première motivation est de mettre en avant la mélodie et le poids des mots. Rien d’autres.

Certifiez-vous que c’est l’atmosphère définitive de votre musique ?

Je suis en perpétuel recherche de sonorités, d’instruments différents et l’artiste est là aussi pour faire évoluer sa création. Rien n’est donc définitif.

Sur scène, vous dansez et libérez beaucoup votre corps. C’est ainsi - comme danseuse - de hip-hop que vous avez entamé l’art, me semble-t-il ?

Oui. Je suis à la base une danseuse, ensuite j’ai fait une école de Jazz puis joué dans plusieurs formations musicales. Le hip-hop était une étape artistique et aujourd’hui la danse m’aide dans le rapport avec mon corps sur scène. Si je le fais bouger au point que vous le remarquiez, c’est grâce à cette formation hip-hop.

Vous êtes venue en France à treize ans avec, dans votre valise, Otis Redding, Moustaki. Pourquoi ?

Otis Redding et Georges Moustaki, (Ndlr : l’un chante en anglais des tubes comme I’ve got dream, l’autre dans Le métèque dénonce le délit de faciès) je peux considérer ces deux grands artistes aux styles différents comme étant le lien avec les miens que je venais de quitter. J’étais très jeune et j’ai écouté ces musiques pendant des années après comme pour rester en connexion avec eux, avec les miens.

Des projets avec la Côte d’Ivoire?

Pourquoi pas… Je connais des artistes comme Dobet Gnahoré que j’aime beaucoup et pleins d’autres… Pour l’heure, je veux continuer à créer de la musique ou autre chose.

INTERVIEW RÉALISÉE À PARIS PAR

ALEX KIPRÉ