Festival des alliés à Katiola: Un Festival aux couleurs du pardon et de la réconciliation

Festival des alliés à Katiola: Un Festival aux couleurs du pardon et de la réconciliation

C’était en guise de représailles, des suites du décès à Attienkaha d’un transporteur de Dioulabougou. Ces actes de violence ont mis à mal la cohésion sociale et le vivre ensemble au sein des communautés malinké et tagbana des deux localités.

Pour un retour définitif de la paix entre ces deux communautés, près d’un an après ces tristes évènements, l’Ong Convergence culturelle a choisi Attienkaha pour lancer, ce 13 juin, la 5e édition du Festival des alliés, sous le thème très évocateur : «  Mon allié, mon frère ». La cérémonie a eu lieu en présence de plusieurs personnalités, dont Yves Tapé, sous-préfet de Timbé, et Mme Anne Lemaistre, représentante du bureau de l’Unesco en Côte d’Ivoire. 

Yves Tapé a indiqué que l’évènement de ce jour s’inscrit dans la continuité des nobles actions entreprises par tous afin de ramener la quiétude et la paix dans cette localité meurtrie. Pour lui donc, par la diversité des peuples qui y habitent depuis des décennies et qui en font la fierté, il est plus que jamais impérieux d’aller à l’apaisement des cœurs. Il a exprimé sa gratitude aux initiateurs du Festival des alliés pour cet acte de réconciliation. « Vous venez à la rescousse d’une circonscription qui en a fortement besoin pour se reconstruire », a-t-il souligné.

Aux habitants de Dioulabougou, qui ont accepté de répondre à l’appel de la paix en effectuant le déplacement d’Attienkaha, Yves Tapé a tenu à leur adresser ses remerciements. « Reconnaître son tort est une chose, mais joindre à cette reconnaissance l’acte du pardon, en est une autre. Que cet acte d’humilité et de grandeur atteigne les résultats escomptés dans nos cœurs », a-t-il dit.

Quant aux populations d’Attienkaha, les grandes victimes de ces barbaries, le sous-préfet, leur a lancé un appel au pardon. Car, a-t-il avoué, ce pardon ne fera que les grandir. « Pardonner est la marque des grands et je vous sais grand », a-t-il martelé, tout leur faisant comprendre qu’il faut pouvoir faire fi des difficultés du moment et avancer. « Avançons parce que l’erreur est humaine et personne n’est à l’abri de se tromper un jour. Nous imbriquer les uns dans les autres. D’où l’intérêt de se pardonner », a-t-il recommandé.

Gbagbeu Gué Gilbert, chef de cabinet du ministre de l’intérieur et de la sécurité, par ailleurs président de l’Ong Convergence culturelle et d’ethnie Yacouba, n’a pas hésité à taquiner ses alliés tagbana. « Gouverneur, c’est une fonction publique. Je serai retraité et je vais déposer la tenue de gouverneur. Par contre, je vais mourir Yacouba. Recevez moi non pas comme le préfet mais le patron des tagbana », a-t-il lancé. Le ton de la parenté à plaisanterie est ainsi donné. Rappelant que le lancement des quatre premières éditions du Festival des alliés a eu lieu à Katiola.

Gilbert Gbagbeu a ajouté que l’Ong Convergence est soucieuse d’apporter à travers les prestations des danses traditionnelles et des groupes de danses urbaines. « Nous sommes venus avec l’Unesco qui a été créée au lendemain de la 2eguerre mondiale pour faire oublier les affres de la guerre », a-t-il fait savoir, tout en demandant aux populations de rendre un hommage à la représentante de l’institution onusienne en Côte d’Ivoire pour avoir effectué le déplacement jusqu’Attienkaha.

Moussa Koné, 1er adjoint au Maire de Katiola, a donné les assurances du soutien du maire Thomas Camara et de son conseil municipal. Il a surtout insisté sur le fait que le Festival des alliés contribue au rayonnement de la culture de la région.  C’est le samedi 15 juin que le Festival refermera ses portes.

CHARLES KAZONY
CORRESPONDANT REGIONAL