Festival Abla Pokou: La "Jeanne d’Arc akan" célébrée à la Pentecôte !

Festival Abla Pokou: La "Jeanne d’Arc akan" célébrée à la Pentecôte !

Festival Abla Pokou: La "Jeanne d’Arc akan" célébrée à la Pentecôte !

 

La 2e édition de ce rendez-vous culturel, patrimonial et touristique qui se tiendra du 2 au 5 juin à Sakassou, a été, officiellement, lancée le mercredi 24 mai au District d’Abidjan. 

C’est du 2 au 5 juin que se tiendra la 2e édition du Festival Abla Pokou à Sakassou, localité située à 45 Km à l’ouest de Bouaké (Région de Gbêkê), capitale du sous-groupe walèbo et du grand royaume baoulé. L’information a été confirmée, le mercredi 24 mai, à la faveur de la cérémonie officielle de lancement, à la salle Félix Houphouët-Boigny du District d’Abidjan.

 

Une occasion qu’a choisi le parrain du Festival, le ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, Jean Claude Kouassi, pour exhorter les Ivoiriens à s’abreuver à la source vivifiante des valeurs qu’incarna la Reine fondatrice du peuple baoulé. Et dont l’institution du festival éponyme, pendant le week-end de la Pentecôte, devrait être, après Paquinou, un moment de pèlerinage pour les Ivoiriens, au-delà des Baoulés, pour magnifier la « Jeanne d’Arc akan ». Notons que la Pentecôte commémore la descente de l'Esprit Saint sur les Apôtres le 50e jour après Pâques. Quant à   Paquinou, en pays baoulé, lors de la période pascale, est l’occasion choisie pour les cérémonies d’intronisation de chefs coutumiers. Occasion aussi mise à profit pour la prise de grandes décisions, des moments de retrouvailles, de réunion de familles pour le développement de la région.

 

Pour en revenir aux valeurs incarnées par Abla Pokou dont la bravoure, le don de soi, la clairvoyance, le culte de la paix et de la cohésion sociale, etc., égrenées par Jean-Claude Kouassi, elles devraient être léguées en héritage aux générations actuelles et futures.  C’est pourquoi, le maire de Sakassou, Eugène Kouadio, au nom des populations, se félicite de l’initiative du Festival par la Génération Abla Pokou et commissariat général piloté par Jean-Louis Kouassi. De même que le spécialiste de l’histoire et de la tradition baoulé, Ernest Kouamé. Et ce, sous l’onction de Cour royale du Walèbo et de Nanan N’Ga Tanou, reine des Baoulés, représentée par Son altesse le Prince Michel Kassy.

 

 Icônes, martyres, repères, modèles…

Abla Pokou qui mena le peuple baoulé du Ghana vers la Côte d’Ivoire (où il occupe aujourd’hui 6 régions et 19 départements) pour le libérer d’une guerre fratricide pour le contrôle du royaume d’Ashanti, devrait être érigée en icône, modèle et repère. Comme l’est, en France, Jeanne d’Arc, du reste canonisée par le Vatican.  La légende (et l’histoire) est connue de tous : elle raconte que la reine a dû sacrifier son fils pour traverser la rivière avec son peuple. Cette histoire est à l’origine du nom « baoulé ». Lors du sacrifice de son enfant, elle se serait exclamée « ba ouli », ce qui peut se traduire par « l’enfant est mort ». C’est le nom que portera son peuple, qu’elle installe en Côte d’Ivoire. Abla Pokou, princesse ashanti, est devenue la reine des Baoulés et a régné avec splendeur au XVIIIe. Pour Jean-Claude Kouassi, ce festival Abla Pokou, fierté du peuple baoulé, porte un prestigieux nom qui, pour bien d’Ivoiriens, rime avec « grâce et beauté, pouvoir, réalisme, sens du devoir et ambition pour soi-même et pour son peuple ». « Ce nom rime aussi avec claire vision, esprit de sacrifice, don de soi et sens élevé du bien commun…en un mot comme en mille, la Reine Abla Pokou était véritablement une élue du destin qui avait l’amour de la grandeur et un grand attrait pour ce qui élève, pour ce qui anoblit, pour tout ce qui traduit le sens le plus élevé de l’humain et du bien commun », estime-t-il.

 

Pour établir le parallélisme judicieux, disons que, figure de proue de l'histoire de France, Jeanne d'Arc mena une guerre pour libérer son pays de l'envahisseur anglais au XVe siècle. Répondant à un appel divin, elle aida Charles VII à devenir Roi de France. Elle paya le prix fort pour ses convictions puisqu’elle fut condamnée pour hérésie et brûlée vive à Rouen en 1431.

 

REMI COULIBALY