Fespaco: Deux Etalons d’or du Yennenga cette année

Fespaco: Deux Etalons d’or du Yennenga cette année

A la fin du 26e Fespaco, deux cinéastes et non plus un seul comme par le passé, repartiront avec l’Etalon d’or du Yennenga, ce trophée légendaire du Festival, inspiré par la princesse guerrière du mythe fondateur de l’empire des Mossis. « Il y aura, à compter de cette édition, un Etalon d’Or pour le long métrage fiction et un autre pour le documentaire long métrage », confie le président du comité d’organisation, Yacouba Traoré.

Quelque 165 films ont été sélectionnés pour cette 26e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou. En compétition, 20 films en long métrage fiction sont en lice pour l’« Etalon d’or », 21 films documentaires en long métrage pour un autre Etalon d’or, 28 films en court métrage fiction, 15 documentaires en court métrage fiction, 12 séries télévisuelles, 16 films d’écoles africaines de cinéma et 12 films d’animation.

C’est l’autre grande curiosité de cette édition: la création d’une section dédiée aux films d’animation, qui consacre l’émergence de cette catégorie en Afrique, portée essentiellement par les jeunes, à travers la Toile.

Le jury du Fespaco, présidé par l'universitaire et critique de cinéma algérien Ahmed Bedjaoui aura fort à faire pour désigner, parmi les 20 longs métrages venant de 16 pays, lequel succédera au palmarès à "Félicité" d'Alain Gomis, primé en 2017.

Depuis sa création, le Festival remis la plus haute distinction du cinéma africain à des géants comme le Malien Souleymane Cissé, l’Algérien Brahim Tsaki, le Burkinabè Idrissa Ouédraogo, le Mauritanien Abderrahmane Sissako, l’Ethiopien Haïlé Guérima ou le Sénégalais Alain Gomis, l’un des rares à avoir remporté deux fois l’Etalon de Yennenga avec Tey (2013) et Félicité (2017).

La célébration du cinquantenaire du Fespaco est en outre placée sous la triple dimension de la mémoire, de l'identité et de l'économie : « confronter notre mémoire et forger l'avenir d'un cinéma panafricain dans son essence, son économie et sa diversité ».

Le programme prévoit des projections des classiques des cinémas d’Afrique et de la diaspora des 50 dernières années, la rétrospective des films Etalons d’or de Yennenga, la projection de films restaurés du patrimoine des cinémas d’Afrique et de la diaspora.

Un ouvrage sur le cinquantenaire du Festival (1969-2019), qui retrace l’histoire et les souvenirs marquants cette biennale du septième art africain, ainsi qu’une exposition de photographies et d’archives seront aussi présentés à un public, que les organisateurs espèrent nombreux.

D’ores et déjà, le délégué général du Festival a décidé de transporter pour ainsi dire le cinéma dans différents lieux publics, dans les lycées et collèges, et dans certaines villes de l’Hinterland, une innovation destinée à renouer avec les fondamentaux d’un événement qui a déjà rassemblé, par le passé, plus de 400 000 entrées.

Valentin Mbougueng
envoyé spécial à Ouagadougou