Exposition de peinture: "Regards croisés" sur deux tenants de l’abstraction

Des oeuvres de Youssouf Bath et de Tamsir Dia
Des oeuvres de Youssouf Bath et de Tamsir Dia
Des oeuvres de Youssouf Bath et de Tamsir Dia

Exposition de peinture: "Regards croisés" sur deux tenants de l’abstraction

Exposition de peinture: "Regards croisés" sur deux tenants de l’abstraction

Youssouf Bath et Tamsir Dia sont deux artistes significatifs ivoiriens qui font honneur à la création africaine moderne comme en témoigne leurs parcours et la teneur de leurs œuvres. Le centre d’art, la Rotonde des arts d’Abidjan sis au Plateau accueille, depuis le 1er mars et ce, durant un mois, une exposition de ces deux artistes majeurs dans l’univers de l’art contemporaine ivoirienne.

Expliquant son choix sur ces artistes, le Professeur Yacouba Konaté, curateur et directeur de la Rotonde des arts, a estimé qu’il était temps de montrer dans des « conditions optimales » leurs créations, à quelques jours de l’ouverture de la 9ème édition du Marché des arts du spectacle africain (Masa).

« Tamsir Dia fait partie des tout premiers pour avoir tenté l’aventure plastique au plan d’une écriture plastique véritablement abstraite. Il a été le grand prix des Grapholies en 1993. J’ai l’occasion de le présenter au premier pavillon de la Côte d’Ivoire à la biennale de Venise. Il était avec Bruly Bouabré, James Kokobi, Franck Fanny. C’est une aventure qu’on a partagé avec Yaya Savané », a justifié le Professeur Konaté.

S’agissant de Youssouf Bath, le critique a indiqué que ces ce dernier qui a poussé « cette réflexion de radicalité vis-à-vis des matières dite africaines ». Et rejeter jusqu’à un certain moment tout ce qui pouvait relever d’une certaine conception de l’esthétique occidentale. C’est un tenant du mouvement « Vohou-vohou » où la primauté est accordée à la matière et au collage.

A l’en croire, Bath fait partie de ceux qui ont pensé qu’il était urgent d’utiliser le tapa à la place de la toile. Il a laissé aussi de côté les colorants en utilisant des pigments naturels. Mieux, il a procédé à une reformulation de la question de la perspective dans ses tableaux. Dans ses créations à fort relent spirituel, à l’instar des pièces intitulées « purification », « L’innocence », « Métamorphose », « La réconciliation », « Le sacrifice », etc. l’artiste avoue que cela s’explique par le fait qu’il interroge l’art africain.


CHEICKNA D. Salif

salifou.dabou@fratmat.info