Exposition de peinture : "Abidjan, toit et moi" en mode composant électronique

Le Professeur Yacouba Konaté et le peintre Pascal Konan
Le Professeur Yacouba Konaté et le peintre Pascal Konan
Le Professeur Yacouba Konatu00e9 et le peintre Pascal Konan

Exposition de peinture : "Abidjan, toit et moi" en mode composant électronique

Exposition de peinture : "Abidjan, toit et moi" en mode composant électronique

L’exposition du peintre Pascal Konan intitulée « Abidjan, toit et moi » qui va durer pendant un mois à la Rotonde des arts contemporains à Abidjan-Plateau à ouvert ses portes le 9 juin 2017.

Dans un nouveau registre, le peintre figuratif expérimente les composants électroniques qu’il récupère et construit soigneusement des cités. La constance dans l’environnement qu’il construit, c’est la vue en plongée qu’il sert au public. Comme s’il l’invitait à bien observer et à prendre conscience de la problématique de la gestion des déchets électroniques et surtout de son environnement.

Pascal Konan estime que "nous n’aurons aucune excuse si nous demeurons incrédules" quant à la naissance du 7ème continent formé de nos déchets. Il s’élève donc contre l’apparition du e-déchets en Afrique et soutient que c’est seulement par une prise de conscience que l’on pourra freiner ce phénomène. En s’appropriant les déchets électroniques tout en les détournant de leur point de chute habituel, les poubelles à ciel ouvertes, il élabore une forme d’approche qui leur donne une nouvelle vie.

Trouvant cette démarche intéressante, le Professeur Konaté directeur et curateur de la Rotonde des arts, a souligné que « ce travail fait signe à tout l’art de la récupération ». Et par la suite à toute la tendance de la peinture figurative. « Vous verrez dans les pièces qu’il y a toujours des personnes qui sont figurés dans une touche réaliste. En même temps, la touche générale est abstraite à cause des compositions qu’il fait des toits », a-t-il fait remarquer.

Poursuivant, le Pr Konaté qui est également président honoraire de l’Association internationale des critiques d’art (Aica) a estimé que Pascal Konan présente toutes les garanties pour « faire patrimoine ». « Il assume trois grandes tendances de notre histoire de l’art en Côte d’Ivoire », s’est-il réjoui. Aussi a-t-il promis aménager une petite enclave à la Rotonde des arts auprès de quelques autres grands peintres pour donner plus de visibilité au travail de ce jeune artiste.

Rappelant les premiers travaux de Pascal Konan, il a indiqué qu’ils étaient pertinents du point de vue de sa maitrise de l’art figuratif. « Ce qui nous a apparu intéressant, c’est qu’il a démontré au fil du temps sa capacité à se remettre en question et à aller vers des horizons nouveaux », reconnait le Pr Konaté.

« Autour des années 2010, 2011 l’artiste peignait des scènes à l’étouffée, à savoir les grandes rues d’Adjamé habituellement étaient bondée de monde. C’était très symptomatique de la crise dans laquelle tout le pays était rentré », rappelle le Pr Konaté. Et d’affirmer : « C’est à partir de ce moment, si j’ose m’exprimer ainsi, à le prendre au sérieux. »

Grand prix Guy Nairay 2009, lauréat 2012 du Prix Uemoa de la biennale de l’art contemporain africain de Dakar (Dak’art), Pascal Konan fait partie de la jeune génération de peintre qui compte en Côte d’Ivoire.

CHEICKNA D. Salif

salifou.dabou@fratmat.info