Emission de vacances : « Variétoscope 2019 démarrera en direct, le 16 août »

Emission de vacances : « Variétoscope 2019 démarrera en direct, le 16 août »

Comment justifiez-vous le retour de Variétoscope, qui revient avec vous, après plusieurs années d’absence ?

Variétoscope revient effectivement ces vacances-ci, par la volonté du directeur général de la Rti, Fausséni Dembélé, qui a souhaité muscler un peu plus l’antenne face à la concurrence imminente. A côté de cela, il y a aussi les spectateurs qui ont, par l’intermédiaire du médiateur, souhaité revoir à l’antenne certaines émissions qui ont bercé leur enfance. Avec le directeur des programmes, nous avons choisi de faire revenir Variétoscope pour ces vacances 2019.

N’est-ce pas un peu tard pour lancer l’émission actuellement, au regard de la rentrée scolaire qui s’annonce ?

Non, les présélections ont déjà eu lieu à Bassam et à Abobo. L’émission démarrera effectivement le 16 août et sera présentée en direct à l’antenne. Nous avons choisi 16 groupes qui seront répartis en quatre groupes par manches. Ce qui nous donne bien quatre manches, en plus de la demi-finale et la finale.

Comment appréciez-vous justement ce grand retour aussi bien pour vous que pour l’émission ?

Avec un petit sentiment de crainte. J’ai un peu peur même si nous avons pensé à améliorer l’émission en ajoutant une plus-value avec de jeunes animateurs, on a toujours un peu peur quand on a quitté l’antenne, il y a un peu plus de dix ans. Par moments, on se demande comment les téléspectateurs vont accueillir le retour de l’émission. Mais nous sommes après tout « ... des guerriers » ! Donc on se prépare à accueillir les critiques et les suggestions des téléspectateurs au fur et à mesure que l’émission va évoluer.

A part la présence de jeunes animateurs, Variétoscope sera-t-elle présentée dans une nouvelle formule ?

Quand on revient, il ne faut pas embrouiller ceux qui ont souhaité voir l’émission. Nous resterons donc dans le même canevas. Nous apporterons de petits changements l’année prochaine et au fur et à mesure qu’on avance. Nous aurons deux jeunes animateurs qui seront sur l’émission et moi, en tant que producteur exécutif, j’essayerai de les encadrer au maximum. Il ne faut donc pas changer pour changer.

Mais sur le choix de la musique par exemple, nous avons voulu, pour ce grand retour, donner l’occasion à un jeune arrangeur de revisiter l’œuvre d’un ancien chanteur comme Ernesto Djédjé pour faire la jonction entre deux générations d’artistes. Nous avons porté notre choix sur Bébi Philip qui n’a peut-être pas connu Ernesto Djédjé mais qui devra faire un arrangement sur le morceau Ziboté d’Ernesto Djédjé. Et nous demanderons aux jeunes gens de danser au son de cette chanson mythique. Nous essayerons donc de rester dans la mouvance des rythmes anciens tout en permettant aux jeunes de ne pas être déconnectés de la réalité musicale ivoirienne.

Quels objectifs poursuivez-vous à travers ce dialogue des générations ?

L’objectif est justement de montrer que notre patrimoine culturel est très riche et qu’il ne faut pas l’abandonner au profit des boîtes à rythme, de l’utilisation excessive de la musique électronique. Vous savez que nous avons été bercés par Roger Fulgence Kassy au son de la musique avec des instruments traditionnels et même aussi modernes tels que la guitare et autres. Or aujourd’hui, il suffit par exemple d’être un bon pianiste et par le piano, pour reproduire tous les sons.

La musique électronique va avec le temps mais n’oublions pas que même en Europe, nous avons des musiciens comme Sting (musicien, auteur-compositeur britannique) qui, à notre âge, continuent de bercer toute une jeunesse en jouant toujours avec les instruments tradi-modernes tels que la guitare et autres. Je pense que la tendance avec les groupes zouglou qui jouent de plus en plus en live, nous oblige, surtout avec la télévision, à accompagner ces jeunes.

Quand vous suivez ces jeunes sur la Rti ou même sur les autres chaînes de télévision, vous voyez que les téléspectateurs qui ont la quarantaine ou la cinquantaine sont exclus. Et le directeur général de la Rti a souhaité que la télévision ivoirienne qui est une chaîne nationale, fasse d’abord la promotion de la musique locale. Et faire la promotion de la musique locale passe par des émission-cultes comme Variétoscope ou Podium qui reviendra certainement plus tard.

Quand vous allez en Europe, environ 80% des écoles de danse tenues par des Africains, le sont par des anciens de Variétoscope. Vous avez, par exemple, Georges Monboye qui est aujourd’hui un grand nom du monde de la chorégraphie et qui a participé à Variétoscope à Man. C’est bien un ancien de Variétoscope. Et c’est de là que lui est venue l’idée de persévérer dans le monde de la danse. Nous pensons continuer dans ce sens.

Nous nous sommes dit que nous avons encore la possibilité de repositionner Variétoscope et c’est ce que nous sommes en train de faire. A cet effet, je voudrais remercier le directeur général et tous mes amis de la Rti qui, après dix ans, m’ont  permis de réintégrer la maison pour produire Variétoscope. Ce sera après, aux téléspectateurs de nous dire si ce retour est gagnant. Mais je pense qu’il le sera.

A côté de cette belle surprise que vous nous réservez, des téléspectateurs veulent savoir où vous étiez pendant tout ce temps d’absence. Après « ma » maladie,   « ma » maladie, je suis resté en France pour continuer à me soigner. Mais je suis revenu et je suis là.

C’est donc avec joie que vous signez votre retour ?


Evidemment, avec joie, la Rti, c’est ma maison !  Cela dit, j’ai eu des propositions dans les chaînes naissantes, mais la Rti est une partie de moi. C’est la raison pour laquelle je suis de retour. 

Interview réalisée par BRIGITTE GUIRATHE