Distribution numérique d’œuvres discographiques: Une innovation pour rentabiliser la production et les ventes

Alfred Pacôme Yao (au milieu) a présenté, dans son ensemble, son innovation en matière de distribution musicale.
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Distribution numérique d’œuvres discographiques: Une innovation pour rentabiliser la production et les ventes

L’industrie musicale ivoirienne, du fait de la piraterie et du manque de structures de distribution, est en difficulté depuis plus d’une décennie. Producteurs et mécènes ont arrêté la production aujourd’hui peu rentable. Au grand dam des artistes qui, malgré eux, se sont lancés dans l’autoproduction.

Pour survivre, ils se sont adaptés aux nouvelles techniques de vente via Internet. « Mais, cela n’est pas toujours évident. Aujourd’hui, nous avons des plateformes de téléchargement  de tout ce qui est  MP3 musique. D’autres proposent le streaming, c’est-à-dire la musique écoutée en ligne sur Internet. Quand on porte plus loin la réflexion, on se rend compte que les moyens de connexion et d’acquisition de ces musiques ne sont pas toujours évidentes en Afrique, parce que les Data ne sont pas de grandes capacités. Cette pratique affiche donc, non seulement des insuffisances techniques, mais elle présente aussi un coût financier difficilement supportable pour le  grand nombre », a situé d’entrée Alfred Pacôme Yao, promoteur d’un nouvel outil de distribution qui vient s’adapter, selon ses dires, aux réalités techniques et financières des mélomanes africains.

C’était le vendredi 12 juillet, lors d’une conférence de presse au complexe hôtelier Niablé sis à Angré 8e tranche. Ce nouvel outil, il le définit comme un coffret musical numérique pour smartphone. « Nous arrivons avec un outil innovant qui va permettre à l’artiste de mieux positionner ses œuvres et en même temps rentabiliser ses ventes. Ce produit, c’est le ‘’Discter’’, un coffret musical numérique qui contient l’album de l’artiste, un album photos, la fiche technique de l’album et la biographie de l’artiste. Ceci une fois téléchargé est à consommer sans connexion Internet, à moindre coût, sans se déplacer et en permanence. Il faut préciser que le ‘’Discter’’ peut être un nouvel album ou un ancien que le producteur souhaite remettre au goût du jour », explique le patron d’Afrodiscter.com, la plateforme Internet qui héberge le ‘’Discter’’.

Pour lui, l’Afrique, avec une population d’environ deux milliards, est un gros marché qui pourrait faire la fortune des producteurs et des artistes, si leurs productions sont bien distribuées. « Aujourd’hui, avec la connexion internet et le taux de pénétration des smartphones en Afrique, ce sont plus de 800 millions de téléphones qui sont utilisés. Dans cet ensemble, 500 millions de jeunes, qui sont connectés Hi-tech et grands consommateurs de musique sur leur smartphone, constituent une belle cible de vente. Mais pour ce faire, il faut leur proposer un produit à moindre coût et adapté aux réalités techniques du continent. C’est cette solution que nous leur offrons avec le ‘’Discter’’. Pour les producteurs, à travers notre plateforme ‘’Afrodiscter.com’’, nous élargissons ainsi le marché de leurs produits qui seront logés sur notre site Internet », indique Alfred Pacôme Yao.

Dans la pratique, le promoteur informe que l’édition d’un Discter par le  producteur est gratuite. Le ‘’Discter’’, pour des raisons de commodité technique, est de petite taille (4 à 60 mega). « Pour télécharger le ‘’Discter’’, il faut aller sur notre Internet et suivre tout simplement les instructions. Je voudrais rassurer les uns et les autres que nous avons pris des dispositions avec le Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida) afin de garantir les droits des artistes. Dans la pratique, nous ne signons que des contrats d’édition de ‘’Discter’’ avec les producteurs et non avec les artistes eux-mêmes. A moins qu’ils ne soient producteurs de leur album. Pour la répartition des ventes, c’est 60% pour le producteur et 40% pour le distributeur », précise-t-il.

Avant d’assurer que chaque producteur a sur la plateforme un espace privé codé, qui lui permet de suivre au quotidien l’évolution des ventes. Et de conclure : « Pour éviter le partage de fichier qui est une forme de piraterie, nos services techniques ont élaboré un code unique pour chaque fichier, de sorte qu’aucun autre smartphone ne peut reconnaître le fichier s’il est transféré ».

Dans les prochains jours, l’équipe d’Afrodiscter’’ envisage une grande campagne de sensibilisation et de promotion afin de mieux faire connaître le ‘’Discter’’ et ainsi jouer pleinement son rôle dans sa volonté de permettre aux producteurs et aux artistes de vivre pleinement de leurs activités.

SERGES N’GUESSANT