Destruction des mausolées au Mali: La CPI entend poursuivre Ahmad Al Faqi

Ahmad A Faqi à la CPI
Ahmad A Faqi à la CPI
Ahmad A Faqi u00e0 la CPI

Destruction des mausolées au Mali: La CPI entend poursuivre Ahmad Al Faqi

Destruction des mausolées au Mali: La CPI entend poursuivre Ahmad Al Faqi

« Détruire un patrimoine culturel est considéré comme un crime de guerre selon la convention de La Haye », avait prévenu la directrice générale de l’Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), Mme Irina Bokova.

Aujourd’hui, la Cour pénale internationale (Cpi) n’entend pas laisser passer sous silence la destruction des biens culturels et surtout des mausolées au Mali et précisément à Tombouctou entre le 30 juin 2012 et le 10 juillet 2012.

A cet effet, l’audience de confirmation des charges dans l’affaire « le procureur contre Ahmad Faqi Al Mahdi qui s’ouvre le 1er mars 2016 devant la Chambre préliminaire II de la Cpi, la procureure Fatou Bensouda présentera le cas Ahmad Al Faqi Al Mahdi
».

Suspecté par la Cour de crimes de guerre d’attaque intentionnelle, il a été t
ransféré à La Haye le 26 septembre 2015. Cette audience de confirmation des charges permettra de déterminer, s’il y a « des motifs substantiels de croire que M. Ahmad Faqi a commis les crimes qui lui sont imputés ».

Mme Fatou Bensouda, procureure de la Cpi estime, selon une note de l’unité d’information de la Cour, que dans la période suscitée, les crimes suivants ont été commis. Il s’agit, entre autres, de meurtres, de mutilations, de traitements cruels etdes tortures, de pillages, de vols.

Pour la Cpi, le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des biens protégés, tout comme les exécutions effectuées sans un jugement préalable rendu par un tribunal constituent des crimes contre l’humanité.

Personnalité active lors de l’occupation de Tombouctou, né en 1975, M. Al Faqi était membre d’Ansar Eddine. Il dirigeait la « brigade des mœurs » dénommée « Hesbah » liée
au tribunal islamique de Tombouctou. Selon la Cpi, il aurait participé à l'exécution de ses décisions et spécifiquement, il aurait été impliqué dans la destruction des mausolées.

D’ailleurs, l’Unesco avait condamné ces actes de destruction des mausolées à Tombouctou, qui est un site du patrimoine mondial. Et sa directrice générale, Irina Bokova, avait annoncé la création d’un fonds spécial pour aider le Mali à la conservation de son patrimoine culturel.

Suite à la destruction des mausolées par les djihadistes, Mme Irina Bokova avait déclaré:
« l'Unesco a saisi la Cour pénale internationale (Cpi) au sujet de ceux qui ont détruit les mausolées. (...) J'ai rencontré il y a deux mois la procureure. Et je crois qu'elle avance rapidement et j'espère qu'elle sera prête pour présenter le cas devant la Cpi ». Il faut souligner que grâce à un compte spécial pour appuyer le Mali, quelques mausolées ont été reconstruits.

CHEICKNA D. Salif
salifou.dabou@fratmat.info