Dédicace/‘‘Burkina Faso : Et si enfin on se disait la vérité’’ : « Le mensonge est à la base de tous nos problèmes », estime René Emile Kaboré

Dédicace/‘‘Burkina Faso : Et si enfin on se disait la vérité’’ : « Le mensonge est à la base de tous nos problèmes », estime René Emile Kaboré

C’est un ouvrage à charge, véritablement, contre l’insurrection d’octobre 2014, le régime de la transition et surtout le président Roch Marc Kaboré et ses compagnons. Il les accuse de la situation actuelle relative aux attaques terroristes et à la déliquescence du système de sécurité du Burkina Faso. Le livre a été dédicacé, le 20 septembre 2019, à Abidjan-Plateau.

Dans ce livre, M. Kaboré évoque comme il le dit « la vérité, pas une vérité banale mais celle qui fait écho des cris de désespoir d’un peuple ». L’ex-membre fondateur dans les années 75 du Conseil national du patronat voltaïque a indiqué que la vérité, c’est aussi un cri d’espoir pour que la vérité conduise à la lumière. Et surtout rompre, selon lui, avec le mensonge pour gérer le pouvoir. « La vérité, ce ne sont pas des mots. Mais des faits vérifiables », martèle M. Kaboré.

En tout cas dans ce livre, le lecteur est confronté à des « faits têtus ». « Ce livre, dira-t-il, n’a pas été écrit pour plaire ou déplaire. Il s’agit de la contribution de l’auteur à l’éclatement de la vérité dans les événements qu’a connu le Burkina Faso. A l’en croire, c’est le mensonge qui est à la base de tous les problèmes que connaît le Burkina Faso.

Dans la première partie de son livre, « l’insurrection du 30 au 31 octobre 2014 : Une vaste escroquerie politique », l’auteur accuse le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (Cdp), Roch Marc Christian Kaboré d’avoir proposé en 2008 la modification de l’article 37 de la constitution du Faso. Article relatif à la limitation à deux du nombre de mandat à la présidence. A la page 16, parlant de cette situation, il écrit : « Roch aura cette phrase devenue célèbre : ‘‘ L’article 37 (parce qu’il limite le nombre de mandats) est anti démocratique et anti constitutionnel’’ ».

Par ailleurs, il évoque l’instrumentalisation de la violence comme un crime contre le Faso. Après s'être appesanti sur l’incendie de l’Assemblée nationale orchestré par les « insurgés », Emile Kaboré fait remarquer que depuis lors, toute sorte de malheur s’abat sur le Burkina Faso. « Eclatement de la nation, justice impossible, réconciliation nationale impossible, perte de vision de développement, vassalisation avancée du pays, perte progressive de souveraineté (…) le Burkina est devenu le jouet préféré des terroristes de tous genres » (Page 49).

Dans la 2ème partie de son livre, l’auteur évoque les mensonges sur la gouvernance de Blaise Compaoré. Il affirme que dès leur départ du Cdp, Roch Kaboré, Salif Diallo et Simon Compaoré ont « cherché à renverser l’opinion en mentant sur le propre passé ».

Dans la 3ème partie, M. Kaboré aborde la gouvernance qu’il qualifie d’une « gouvernance sous jauge ». Il évoque « l’héritage d’une transition de mensonges » et "Le procès du mensonge, de la honte et de l’irresponsabilité".

L’ancien ministre qui est aussi homme d’affaire installé depuis lors en Côte d’Ivoire conclut qu’au Burkina Faso, il s’est agi avant tout d’un « Coup d’Etat insurrectionnel », les 30 et 31 octobre. Et surtout d’un complot contre la sureté de l’Etat. Dans les échanges avec la presse, M. Kaboré a lancé un défi : « Que ceux qui s’opposent à ce qui est dit engagent le débat contradictoire (…) Les menteurs sont assis sur la vérité. »

A propos des allégations relatives à une quelconque connivence de Blaise Compaoré avec les terroristes, l’auteur a ironisé : « Eh bien, qu’on le laisse rentrer et résoudre cette crise ». Et d’accuser le régime du Président Roch Kaboré d’avoir démantelé le système de sécurité du pays des hommes intègres.

Salif D. CHEICKNA

salifou.dabou@fratmat.info