Debout, Dignité de Lassina Kéita: Des vers qui demeurent une intention

Debout, Dignité de Lassina Kéita: Des vers qui demeurent une intention

Debout, Dignité de Lassina Kéita: Des vers qui demeurent une intention

Quand un poète s’adresse à un éditeur, il y a fort à parier que son manuscrit ne trouvera pas preneur, parce que ce genre n’est pas fructueux. L’astuce se trouve être l’ailleurs.

Lassina Kéita, journaliste humanitaire, pour son premier recueil de poésie, s’est confié à une maternité canadienne. Cette dernière propose le livre reparti en trois étapes: dignité, cosmos et principe féminin. La première est un voyage pour la réparation des dommages commis dans les foyers de tension. Et Kéita de voler au secours du Mali. Normal c’est un Kéita, un aborigène donc. Que non. L’auteur est Ivoirien mais se laisse interpeller par les crises alentour. Par celle de la Palestine. Alors, il convoque pour se donner de la contenance (peut-être), un fantôme littéraire : Gontran Damas, qui se trouve être son maître.

Il lui adresse une lettre pour témoigner de ce que: « il n’y a plus de Noir aujourd’hui/ C’est le Noir en mode fusion, qui se liquéfie/ Qui perd son âme/ Nous  sommes devenus la race qui n’est plus une race ».p.35. Textes quelques peu rabâchés, déjà entendus aux allures de redites surtout que deux pages avant, p. 33 Adiaffi semble faire planer son ombre. Le livre II fait état de principes spirituels, de la question de Dieu, avec « Dieu en questions ». Avec aussi, Le féticheur, Diable, Dieuet son principe de trinité « Un+3=Un ». Le texte III est réservé à la femme en 7 poèmes différents.

Ils ont ceci de commun les premiers textes qui veulent trop en dire. Qui veulent tout dire au risque d’être inaudible, parce qu’ayant sur-dit. On reprochera à celui-ci d’avoir, en outre, effectué le voyage jusqu’au Canada pour en revenir ranci de fautes. Des fautes locales on pouvait les fournir. Et à profusion. Pas besoin donc d’aller si loin pour à la page 20, lire « Les Poètes africains sont lus et écoutés »  et « leurs corollaires de rébellions ». Une page plus tard : « Il est loin l’Afrique » ou « Les fiers guerriers des savanes ancestrales » pour citer David Diop. « Elle a été combattue »p.24., etc.

Ce livre est une intention. Et le reste. La poésie ne le reste pas. Et il n’est pas exact de soutenir que « la poésie s’adresse beaucoup plus à l’intelligence qu’aux oreilles »p.18. Le motif poétique est émotif en effet car « la plus belle des pensées ne peut plaire à l’esprit si l’oreille est blessée ». C’est Nicolas Boileau qui le disait

ALEX KIPRE