Concours littéraires: Des enseignants lancent des compétitions pour revaloriser la langue française dans les établissements scolaires

Concours littéraires: Des enseignants lancent des compétitions pour revaloriser la langue française dans les établissements scolaires
Concours littéraires: Des enseignants lancent des compétitions pour revaloriser la langue française dans les établissements scolaires
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Concours littéraires: Des enseignants lancent des compétitions pour revaloriser la langue française dans les établissements scolaires

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Concours littéraires: Des enseignants lancent des compétitions pour revaloriser la langue française dans les établissements scolaires

Les professeurs de français s’engagent dans l’amélioration du niveau de langue des élèves. Cette volonté se traduit par le lancement de la première édition des concours littéraires organisé par l’Association des professeurs de français de Côte d’Ivoire( Apf-Ci) a eu lieu mercredi 15 avril 2015 au lycée moderne Cocody-Angré.

Ces compétitions vont mettre aux prises 1275 élèves issus  de 31  lycées et collèges des Directions régionales de l’éducation nationale et de l’enseignement technique d’Abidjan 1 et 4.

Les domaines concernés sont l’orthographe, la lecture, la dissertation littéraire et l’écriture. Il est prévu une phase de présélection à l’issue de laquelle les 20 meilleurs de chaque discipline (orthographe, dissertation et lecture) sont qualifiés pour la finale. Soit un total de 120  élèves pour la phase finale.

Au niveau de l’écriture, l’Apf-Ci veut donner la chance à tous ceux qui ont des talents d’écrivains de s’exprimer à travers ce concours. Pour cette année, le genre littéraire choisi est la nouvelle. Elle porte sur deux thèmes : « Zéro grossesse en milieu scolaire » et « Responsabilité des élèves sur le chemin de l’excellence ». Chaque candidat choisira un de ces thèmes et rédigera une nouvelle, c’est-à-dire un récit de 10 pages maximum. La date limite de dépôt des écrits est le 31 juillet prochain.

Chaque concours est doté de trois prix. 1er, 2è et 3è prix.  Mais, les organisateurs précisent que concernant l’écriture, les 10 meilleures nouvelles feront l’objet d’une publication.

 Lors de cette cérémonie, N’Dri Kouamé Benjamin, président l’Apf-Ci, a préciser les objectifs de ces concours littéraires. En effet, selon lui,  il s’agit,  d’abord,  de revendiquer la place des professeurs de français, longtemps restée vacante sur l’échiquier national, ensuite, faire de l’apprentissage du français, leur outil de travail, une activité passionnante et non contraignante pour les élèves.

« Notre ambition est d’étendre ces concours sur tout le territoire national en mettant les meilleurs élèves en français de nos établissements, dans une saine émulation », s’est-il justifié.

Avant de présenter ces concours, Assoumou Abissa Aristide, chargé de communication de l’Apf-Ci a fait l’état des lieux au niveau de la langue des apprenants.

Ainsi, par exemple, il ressort qu’au niveau de l’orthographe, les élèves éprouvent beaucoup de difficultés à écrire correctement le français. Une situation qu’il impute à l’avènement des Technologie de l’information et de la communication dans les ménages. Toujours selon lui, un autre indicateur de cette détresse nationale concerne les affiches publiques, la presse écrite.

Par ailleurs, les élèves ont un faible niveau d’analyse et de structuration d’opinion en ce qui concerne la dissertation littéraire. Cela est dû au manque d’arguments et de méthode. « Cette situation se ressent à tous les niveaux de notre société y compris dans les milieux dits intellectuels », ajoute-t-il. Il en est de même pour la lecture.

En effet, les autres sociétés ayant constaté que les Africains lisent peu, ironisent à travers cette phrase «  la meilleure façon de cacher une chose à un noir est la mettre dans un livre ». La faiblesse de cette ironie est qu’elle fait d’une réalité mondiale une spécificité africaine.

Toutefois, cette phrase comporte une part de vérité, étant donné que cette société ne lit pas assez. De fait, les professeurs de français estiment que la majorité des élèves voit la lecture comme une corvée. Par conséquent ils observent le faible niveau de culture  et par ricochet, la pauvreté des dissertations.

« Bien entendu, celui qui hait la lecture ne peut se passionner d’écriture. Si nous avons peu de personnes pratiquant la lecture, nous aurons peu de personne s’exerçant à l’art d’écrire et donc peu d’écrivains.

N’importe quelle rue de n’importe quel quartier d’Abidjan, compte, par exemple, plus de footballeurs amateurs que la Côte d’Ivoire entière ne compte d’écrivains amateurs et professionnels réunis ! La lecture et l’écriture sont donc intimement liées et notre génération a fort à faire ici également, car les écrivains sont presqu’aussi rares que les larmes de chien », poursuit l’enseignant.

Face à cette situation l’Apf-Ci propose de revaloriser la pratique de toutes ces activités tout en leur conférant du prestige. Pour porter ce vent dans toutes les contrées du pays, quoi de mieux adapté qu’un concours national qui fait de la pratique de l’orthographe, de la dissertation littéraire, la lecture et l’écriture, un jeu attrayant et valorisant pour les participants plutôt qu’une obscure et contraignante discipline scolaire ? ces enseignants estiment qu’il faut aussi faire de ce concours un évènement national majeur qui fasse rêver comme en football par exemple.

La cérémonie a été rehaussée par la présence de Jean-Philippe Deschamps, attachée de coopération éducative de l’ambassade de France en Côte d’Ivoire, Hawa Ouattara-Koffi, attachée culturelle de l’ambassade du Canada, sans oublier les personnalités  de l’Unesco, de la Francophonie et de l’éducation nationale.

ALFRED KOUAME

CORRESPONDANT