Partir à la rencontre des lecteurs et inciter les plus jeunes à la lecture et à l’amour du travail bien fait. C’est l’objectif que s’est assigné Venance Konan, Grand prix littéraire d’Afrique noire et directeur général de Fraternité Matin, en se rendant, depuis un moment, dans les universités et établissements scolaires du pays.

Après l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, le lycée des jeunes filles de Bouaké, l’université Charles Louis de Montesquieu, il était au Collège moderne de Cocody, hier, pour échanger, à la bibliothèque de l’établissement, avec les élèves. Il a saisi cette occasion, tel un père de famille face à ses enfants, pour leur donner des conseils et les inviter à faire leur travail consciencieusement. « Evitez la tricherie, seul le travail paie… », a dit, en substance, l’invité du jour, dont le parcours scolaire et professionnel exemplaire, a été longuement rappelé par le maître de cérémonie, Aimé Koffi.

Evoquant son amour pour l’écriture, Venance Konan expliquera que la littérature est une passion pour lui. Depuis son jeune âge, contrairement à ses amis qui étaient attirés par les jeux, il consacrait le clair de son temps à la lecture pour se forger une culture générale et s’essayait déjà à l’écriture journalistique au lycée, puis à l’université. Cette passion va se traduire dans le choix du métier de journaliste après l’obtention de son doctorat en droit. Il a, par ailleurs, invité ses jeunes interlocuteurs à aimer la lecture, même si ces derniers ont un penchant pour les matières scientifiques. « La lecture vous permet de voyager, vous épanouit, vous apporte beaucoup pour votre culture générale », a-t-il soutenu.

Répondant à quelques préoccupations des élèves, le Grand prix littéraire d’Afrique noire expliquera qu’il tire son inspiration des choses de la vie, de tout ce qui nous entoure et des constatations faites sur des lieux de reportage. Toutefois, dira l’auteur, les thèmes traités dans la plupart de ses romans sont inspirés des absurdités de l’Afrique et des Africains. Qui, au lieu de construire leur continent, à l’image des Occidentaux, préfèrent le détruire. Cependant, Venance Konan reconnaît que les Européens ont eu leur moment d’absurdité. Mais le rôle qui revient à l’élite africaine est de faire l’autocritique du continent et amener chacun à prendre conscience de la nécessité de changer de comportement. « C’est ce que je fais en tant qu’Africain ».

Evoquant la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, le directeur général de Fraternité Matin dit jouer sa partition à travers la dénonciation des dérives qu’a connues la Côte d’Ivoire dans « Portrait de campagne », notamment, où le pays est présenté à travers trois tableaux : avant la crise, pendant et après. Mais aussi en revisitant ces périodes dans « Le rebelle et le camarade Président ». En plus de ces publications, l’auteur, à travers ses éditoriaux, fait en sorte de ne pas utiliser de mots qui blessent ou qui seraient susceptibles de maintenir la fracture sociale. « Je fais tout cela pour dire, plus jamais ça ! Retrouvons notre Côte d’Ivoire de paix. ».

Pour traduire ses conseils en actes, le directeur général de Fraternité Matin a offert un carton de livres à la bibliothèque du Collège moderne de Cocody. Geste qui a été salué à sa juste valeur par la principale, Mme Diarassouba née Coulibaly Alima.

Des dédicaces de livres de l’auteur ont mis fin à cette sympathique cérémonie.

L’université internationale de Grand-Bassam recevra le Grand prix littéraire d’Afrique noire, le 7 juin.

Marc Yévou