Colloque sur le zouglou: La mise sur pied d’un observatoire multidisciplinaire recommandé

Colloque sur le zouglou: La mise sur pied d’un observatoire multidisciplinaire recommandé

Colloque sur le Zouglou: La mise sur pied d’un observatoire multidisciplinaire recommandé

La mise sur pied d’un observatoire multidisciplinaire du Zouglou composé d’experts (universitaires, praticiens, arrangeurs, mécènes…) est jugé nécessaire. Cela en vue de « favoriser une exploration convergente de cette pratique musicale ivoirienne qui est l’histoire d’Ivoiriens enracinés dans leur culture et résolument tournés vers le monde ».

Telle est l’une des recommandations majeures extraites du rapport scientifique des trois jours de travaux du colloque international sur la musique Zouglou qui a refermé ses portes, le vendredi 19 septembre, à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody.

Selon le président du comité scientifique, Pr Boa Thiémélé, cet observatoire va recenser et coordonner toutes les études et travaux menés jusque-là sur ce genre musical ivoirien, en Côte d’Ivoire et ailleurs.

Le colloque a également recommandé la création d’une médiathèque (sorte de musée national du Zouglou) afin d’œuvrer à la collecte et la sauvegarde des productions en dehors du moment de leur fortune. De même qu’une radio à thème, comme canal de diffusion et de promotion de la culture Zouglou.

Le colloque a aussi pris la résolution de publier les communications qui ont meublées les travaux sous la forme d’articles rassemblés dans deux ouvrages collectifs. Notamment, « langage, langue et discours du Zouglou », ainsi que « Espaces, postures et théories du Zouglou ».

Le Pr Boa Thiémélé a noté que les travaux en ateliers ont permis de décortiquer le Zouglou sous toutes ses formes qu’il revêt. A savoir que dans la danse du Zouglou, les mains sont jointes et ouvertes vers le ciel. Les yeux également tournés vers le ciel. La distorsion du corps évoquant et invoquant un Dieu imaginaire, ouvrant une fenêtre sur le mystique et la mythique. Ceci, a-t-il précisé, « est l’expression d’un social dansé et théâtralisé, car le Zouglou a de fortes implications idéologiques. Tant sa gestuelle est art d’extériorisation de ce que l’homme intériorise ».

Le Zouglou a été aussi vu sous l’angle d’un phénomène fédérateur des Ivoiriens de tous bords par sa musicalité traditionnelle et moderne. Mais présentant un tableau social catastrophique par sa dérision. A ce propos, le Pr Boa Thiémélé a laissé entendre que le Zouglou, vecteur de la promotion culturelle ivoirienne, s’est inscrit dès les premières heures de son existence, comme un censeur s’inspirant des faits sociaux et de circonstances conjoncturelles pour dénoncer systématiquement les travers de la société ivoirienne.

Jugeant le bilan positif, après 25 ans de pratique du Zouglou, à travers une table-ronde, les acteurs ont convenu de continuer à travailler pour donner vie à ce genre musical, né vers la fin de l’année 1989 dans le milieu estudiantin ivoirien. Et comme perspectives, ils ont suggéré que le ministère du Tourisme ivoirien fasse sienne le Zouglou, en vue de le promouvoir comme un produit touristique.

La présidente du comité d’organisation, Pr Adom Marie-Clémence a traduit sa gratitude à tous les participants et particulièrement aux différents conférenciers, ainsi qu’à l’ensemble de la presse pour avoir su relayer l’information durant la tenue du colloque.

Rappelons que le thème dudit colloque international qui a réuni à la fois des universitaires, des artistes, des membres de la société civile et des étudiants était: « Le Zouglou: Enracinement, influences et trans-création ».


Narcisse Angan
narcisse.angan@fratmat.info