Cinéma: L’espoir renaît après tant d’années de disette

Fadika Kramo Lanciné, directeur général de l’Onac-CI.i
Fadika Kramo Lanciné, directeur général de l’Onac-CI.i
Fadika Kramo Lancinu00e9, directeur gu00e9nu00e9ral de lu2019Onac-CI.i

Cinéma: L’espoir renaît après tant d’années de disette

Lorsque Timité Bassori, jeune réalisateur, revenu de sa formation de l’Institut des hautes études cinématographiques de Paris, donnait le clap de son film « sur la dune de la solitude » en 1964, il voulait partager sa passion avec ses compatriotes, voire avec les Africains. Il rêvait surtout d’asseoir une véritable industrie cinématographique en Côte d’Ivoire. Il y a réussi certes, (puisque plusieurs se sont engagés dans ce secteur qui regroupe plusieurs métiers) mais  que de tâtonnements, que de cauchemars pour les réalisateurs, les producteurs, les cinéphiles qui ont vu dégringoler ce secteur d’activité !
La conjoncture économique aidant, les salles (un des piliers de la bonne santé du cinéma) ont été ‘’vendues’’ à d’autres fins, les productions se sont amoindries, et tous les acteurs dans le désarroi. Et le directeur de cabinet, Fausseni Dembélé, représentant le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman, mardi au lancement du cinquantenaire du cinéma ivoirien, a dépeint cette situation du 7e art ivoirien dans un « un tableau clinique bien sombre». C’est pourquoi, il a salué la commémoration des cinquante ans de pratique de cet art, qui vise non seulement le bilan de son parcours mais aussi d’entrevoir de belles perspectives en vue de sa relance en Côte d’Ivoire. Des objectifs qui ont convaincu le gouvernement à travers le ministère de la Culture et de la Francophonie et des partenaires, telle la Coopération française, à réussir cet événement.
La Coopération française, faut-il le rappeler, a permis que l’Institut français et sa cinémathèque se mettent à la disposition des organisateurs. Notamment la mise à disposition des copies des films à projeter et le transfert de certaines productions dont les supports sont désuets sur de nouveaux supports appropriés. « Plus d’un demi-siècle de pratique après, il est bon de comptabiliser la moisson de cette semence, pour voir quel a été jusqu’ici l’apport des Ivoiriens dans l’aventure cinématographique qui a secoué le continent et analyser les perspectives qui s’ouvrent au secteur dans notre pays. C’est tout le sens de la célébration du cinquantenaire qui nous réunit ce jour », a expliqué Fadika Kramo Lanciné, directeur général de l’Office national du cinéma de Côte d’Ivoire (Onac-CI).
Nicolas  Frélot, conseiller culturel à l’ambassade de France en Côte d’Ivoire, représentant l’ambassadeur Georges Serre, a réitéré l’engagement de l’Institut français au développement de l’action culturelle et particulièrement au retour gagnant du cinéma ivoirien. A en croire le directeur de cabinet, il y a de bonnes raisons d’espérer, dans la mesure où le ministre Maurice Bandaman a pris l’engagement « de faire du cinéma un des leviers de l’émergence de notre pays ». La nouvelle loi sur le cinéma, des partenariats forts qui mettent un point d’honneur sur la formation de tous les acteurs du secteur, le projet de réouverture des salles en cours d’exécution sont entre autres, des signes annonciateurs de la relance et la professionnalisation réelle du cinéma en Côte d’Ivoire.  Les projections et les formations thématiques se poursuivent jusqu’au 28 mars à l’Institut français, au Plateau.

GERMAINE BONI