Charte de la Renaissance culturelle africaine: La Côte d’Ivoire rejoindra-t-elle le Club des 12 ?

Charte de la Renaissance culturelle africaine: La Côte d’Ivoire rejoindra-t-elle le Club des 12 ?

Il y a plus de 12 ans, le 24 janvier 2006, les dirigeants des pays africains se sont mis d’accord à Khartoum au Soudan pour établir une « Charte pour la Renaissance culturelle africaine ». Ladite Charte devrait être mise en œuvre une fois que 2/3 des pays africains l’auront formellement ratifiée à travers des procédures parlementaires.

A ce jour, seulement 12 pays l'ont ratifiée, soit une moyenne de 1 pays par an ! A juste titre donc, le Réseau African cultural policy network (Acpn), autrement dit en français réseau des politiques culturelles africaines, qui n’est autre qu’un pool d’influence composé d’opérateurs culturels africains (et internationaux) s’intéressant à l’essor de l’Afrique, basé à Casablanca (Maroc) a remis au goût du jour, fin octobre, son plaidoyer et la campagne adjacente pour la ratification de la Charte susmentionnée.

Aussi, pendant que la Côte d’Ivoire est en phase d’édiction de sa politique culturelle et  de clarification du statut de l’artiste, il apparaît péremptoire de s’interroger qu’attend le pays à rejoindre le Club des 12 premiers signataires de la Charte ? Une problématique qui se fait jour quand on mesure l’influence et le leadership, aussi bien culturel que politique, que joue le pays dans la sous-région ouest africaine (Conseil de l’Entente, Uemoa, Cedeao) voire continentale et internationale (Organisation internationale de la Francophonie/Oif).

En effet et bien que l’Union africaine (Ua) rappelle régulièrement aux pays africains de ratifier la Charte, le dernier pays à l’avoir fait est le Cameroun le 24 mai 2017. Les autres 11 pays ayant franchi le Rubicon sont l’Afrique du Sud, l’Angola, le Bénin, le Burkina Faso,  le Congo, l’Éthiopie, le Mali, le Nigeria, le Niger, le Sénégal et le Tchad, soit 22% - seulement un tiers - du nombre de pays requis pour que la Charte soit mise en œuvre.

De la liberté des artistes et la nécessité de financer la culture

Entre autres causes, la Charte engage les pays africains à : protéger et promouvoir la liberté des artistes, des intellectuels et des hommes et femmes de culture ; apporter un soutien financier et matériel aux initiatives culturelles dans toutes les couches de la société. La simple application de ces deux objectifs, à en croire le Réseau, dans chaque pays africain, ou dans la majorité des pays africains, serait déjà un accomplissement majeur. Il est donc primordial que, pour commencer, tous les gouvernements africains soient sensibilisés formellement aux enjeux de cette Charte pour son approbation.

A cet effet, le Réseau africain des politiques culturelles a mis en place la présente campagne. En parallèle, les pays ayant déjà ratifié la Charte ou en passe de le faire seront encouragés à appliquer les objectifs de celle-ci bien qu’elle ne soit pas encore approuvée par les 2/3 requis.

REMI COULIBALY