Cérémonie de l’Akô à Adjamé-village: Beugré Mambé livre le sens des festivités

Cérémonie de l’Akô à Adjamé-village: Beugré Mambé livre le sens des festivités

La passation du pouvoir dans les villages tchaman est souvent source de conflit qui met à mal la cohésion entre les filles et fils du village. Le village d’Adjamé, lui, veut être l’exception et le bon exemple. Dans quelques mois, les Dougbô, la génération au pouvoir à Adjamé-village, vont passer la main à la génération Tchagba. Pour assurer une transition pacifique du pouvoir à leurs successeurs, ils se sont choisi un Akô (père spirituel), personnage important dans cette période capitale.

Et, le choix de la génération Tchaba Blesseblegue d’Adjamé-village s’est porté sur le préfet hors grade Jérôme Koutouan Anougbé, chef de cabinet du ministre Robert Beugré Mambé, gouverneur du district autonome d’Abidjan. Sa mission : aider à une meilleure gestion du pouvoir. Pour ce faire, depuis près d’une semaine, des festivités ont lieu à Adjamé-village, dont l’apothéose s’est déroulée le 27 juillet à la chefferie dudit village. « Cette cérémonie, qui se déroule tous les 16 ou 20 ans, nous donne l’occasion de faire apparaître dans la composition sociétale de la communauté villageoise, une génération.

Et quand la génération apparaît de façon officielle, elle a obligation de choisir son guide spirituel, sociétal et moral. C’est le sens de la cérémonie d’aujourd’hui. La génération tchagba est apparue au grand jour il y a quelques années, et a choisi son guide. Dans quelques mois, cette génération aura la lourde responsabilité de conduire les villages atchan. Il est important qu’elle soit préparée au plan moral et sociétale afin qu’elle comprenne l’environnement dans lequel nous vivons », a expliqué le ministre Beugré Mambé, patron de la cérémonie.

Le gouverneur a également saisi cette opportunité pour appeler le peuple tchaman à la paix, gage d’un développement harmonieux. « La paix est la première richesse d’une nation. Parce que sans la paix, on ne peut faire aucun projet. Quand on est chef, on doit rechercher toujours la paix. C’est pourquoi nous en avons parlé aux futurs chefs », a-t-il insisté.

Plusieurs cadres tchaman, dont les doyens Ernest M’Koumo Mobio, maire honoraire du District d’Abidjan, Ahouné Firmin, le ministre Laurent Tchagba et bien d’autres personnalités, ont assisté à cette cérémonie. C’est par des danses guerrières que les quatre catégories, Dougbô, Djéhou, Agban et Assoukrou de la génération tchagba, futurs dirigeants d’Adjamé-village ont montré leur capacité à prendre le pouvoir.

A la grande satisfaction de l’Akô, Jérôme Koutouan. Qui a décidé de valoriser cette tradition atchan en organisant ces festivités. Il s’agissait pour lui de montrer aux générations futures le rôle et l’importance de l'Akô dans la société atchan. Une personnalité qui a la qualité d’écoute, de rassembleur. Un guide capable de permettre à la génération d’accéder au pouvoir sans accroc.

SERGES N’GUESSANT