Case des arts: ‘‘Des sièges et des portes’’ pour matérialiser les racines et les ailes de Watt

Le designer Issa Ouattara
Le designer Issa Ouattara
Le designer Issa Ouattara

Case des arts: ‘‘Des sièges et des portes’’ pour matérialiser les racines et les ailes de Watt

Case des arts: ‘‘Des sièges et des portes’’ pour matérialiser les racines et les ailes de Watt

Sculpteur et désigné Ivoirien établi en Australie, il revient au pays exposer, par ses œuvres, son attachement aux traditions et son ouverture, que ce soit, dans le patrimoine akan, spécifiquement abron, koulango, lobi ou agni dont il est originaire, que sénoufo, malinké ou encore dogon ou aborigène dont il est proche par son expatriation en Australie depuis une décennie. La double symbolique du siège (trône et pouvoir) et de la porte (hospitalité et initiation) est la thématique qui guide la dernière création d’Issa Ouattara dit Watt. Il expose à partir du 11 décembre à la case des arts d’Abidjan-Cocody, sous le parrainage du ministre du Tourisme, Roger Kacou, le parrainage artistique du créateur de mode Gilles Touré et sous l’ombre tutélaire de Bernard B. Dadié.

A quelques jours de cette exposition de sculpture monumentale et minimaliste d’art décoratif et luminaire, d’objets usuels et ludiques, l’artiste a, sous la direction de Dr Denise Kacou-Koné, la maîtresse des lieux, organisé une visite guidée le dimanche 22 novembre. Il en ressort que «Des sièges et portes» sont le moyen pour lui d’affirmer son attachement à ses racines dont il s’inspire pour se laisser pousser des ailes qui lui valent des lauréats sur les branches de l’universalité, une sorte de reconnaissance à sa patrie à qui il veut tout donner.

Avec une trentaine d’œuvres utilitaires et exprimant sa puissance créatrice, Watt surprend par sa dextérité qui lui permet de laisser transparaître son amour pour sa terre natale, à travers du mobilier, des portes aux sièges, des sets de tables aux corbeilles, abat-jours, porte-lampes, porte-stylos et autres ustensiles.  Et d’arguer que le meilleur souvenir qu’un touriste garde d’un pays sont les objets d’art.

Normal pour Watt qui possède un jardin sculptural à une demi-heure de Melbourne (Australie) sur le site historique d’une ancienne église aborigène et évalue, à bon escient, la corrélation entre culture et tourisme. Mais bien plus, entre tous les arts au service de la visibilité d’un pays. Ainsi, en parfaite osmose avec Dr Denise Koné, la case des arts entend offrir en partage aux esthètes et amateurs d’art un florilège d’expressions artistiques.

Fusion de talents

Si avec Watt, la fusion des métaux offre une dimension esthétique sans pareille, le vernissage de son exposition offrira aussi une fusion de talents mêlant mode et musique. La vocaliste précieuse, auréolée de ses séjours artistiques au Ghana, au Maroc, en France et au-delà,proposera les intermèdes musicaux avec sa voix cristalline et quasi virginale. Quand sur le «T», l’un des mannequins ivoiriens les plus cotés et qui rentrera de Los Angeles (Californie, Usa) mais aussi peintre, Jutta, fille d’une ancienne reine de beauté ivoirienne des années 70, ingénieure agronome,  défilera sur les créations enjouées et éclectiques du créateur Mélaine Koffi. Le tout sur une orchestration de Slam de l’opus «Africaine» de l’ancien top-modèle, fierté ivoirienne, ex-égérie de Paco Rabanne actrice et chanteuse, Kimi Kan (Kiane Kéita à l’état civil).

En outre, afin de pousser vers les cimaises de l’excellence ses ex-compagnons autodidactes, Watt, qui leur ouvre un centre de perfectionnement à Abidjan, laissera leurs talents s’exprimer de façon fusionnelle, avant qu’ils ne réalisent, ensemble, leur projet d’offrir des stèles et autres monuments à la capitale économique (et artistique) ivoirienne. N’attendant que l’aval des autorités.

REMI COULIBALY