"Bazouam" Galerie sur route: FRATMAT et Indigo chargent le travail des artisans...

   Les photographes-cinéastes, Dorris et Gauz, en pleine manifestation de leur intérêt pour les artisans…
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"Bazouam" Galerie sur route: FRATMAT et Indigo chargent le travail des artisans...

"Bazouam" Galerie sur route: FRATMAT et Indigo chargent le travail des artisans...

Peut-être parce qu’il a une sensibilité pour la photo pour laquelle il a toujours affiché un intérêt vif, le Dg de Fraternité Matin (entreprise détentrice de l’une des plus grandes photothèques d’archives ivoiriennes) a donné un aboutissement heureux à la sollicitation d’un projet novateur.

Ce projet est Bazouam galerie sur route, projet-exposition porté par deux photographes de renom. Dorris Haron Kasko, l’homme des Fous d’Abidjan qu’il avait photographiés il y a 20 ans, pour métamorphoser notre regard indifférent devant ces hommes devenus un problème pour les hommes. Avec Gauz’, également photographe, mais aussi écrivain salué par la critique qui en attend un deuxième ouvrage ‘‘goncourtable’’ ou ‘‘renaudotable’’ à défaut d’être ‘‘nobelisé’’, Dorris révise, en vue de partage, sa vision du travail d’artisan. Convaincus que c’est à tort que sont appelés artisans, les travailleurs de bord de route de Bassam, les deux photographes veulent gommer la frontière, annihiler la disqualification les faisant passer pour des automates, dépourvus d’esprit de créativité.

Ce sont des artistes. C’est pourquoi l’exposition Bazouam galerie sur route consistera à les poinçonner du label d’artiste à part entière. Artistes (et non artisans) hissés à hauteur de vue et d’appréciation à l’aide de leurs portraits. Dorris et gauz’ ont réalisé une quarantaine de portraits de ses désormais lumineux hommes de l’ombre. Parmi cette quarantaine, trois ou quatre sont de François Xavier Gbré, photographe bien en vue en ce moment jusqu’à fin mai, à la villette de la porte de pantin à paris. Ces quarante portraits courent 1km et varient tous les 100m, de part et d’autre de la route. Charmante curiosité d’une galerie photo et vidéo le long de la route où s’étale le village artisanal de grand-Bassam. Les d’ordinaire hommes de l’arrière dans les ateliers, viennent devant les boutiques.

Leurs portraits les transforment eux, sujets photographiés, en véritables observateurs. Inversion des rôles. Des tirages de photos plus libres sur le sujet sont pendus eux aussi à l’intérieur des boutiques du « Village ». Et c’est là, qu’intervient le deuxième partenaire technique, indigo, société située en zone 4c et spécialisée dans la réalisation de panneaux et affichage de portraits.

En plus de portraits, un film éponyme intitulé « Bazouam, galerie sur route », co-réalisé par les deux photographes, cinéastes également, sera projeté à l’intérieur de quelques boutiques choisies sur le parcours. Le 27 avril donc à 11h, l’exposition Bazouam galerie sur route aura lieu du côté du village artisanal de Grand-Bassam.

La cérémonie imposera symboliquement de s’arrêter. En complicité avec les autorités, une déviation est prévue et la route sera fermée pendant 2 heures d’un vernissage sans précédent, qui fera parler et attirera du monde dans les boutiques et ateliers. En attendant, Frat Mat et Indigo ont chargé l’expo. Bazouam, nom originel de la première capitale, signifie « Viens m’aider à me charger » ; appel à la solidarité qu’ont compris les deux entreprises auxquelles d’autres devraient emboiter le pas.

ALEX KIPRÉ