Assemblée générale extraordinaire : Bientôt, un nouveau village rasta de 7 ha à Adiaké

Assemblée générale extraordinaire : Bientôt, un nouveau village rasta de 7 ha à Adiaké

L’assemblée générale extraordinaire de l’Association des rastas artistes et artisans de Côte d’Ivoire (Araaci) tenue, jeudi le 2 mai 2019, à Grand-Bassam, a été riche en enseignements.

Au premier chef, la volonté des rastas de se prendre en charge, d’être indépendants à tous points de vue. C’est pourquoi ils ont déploré la destruction de leur village de Port-Bouët. « Nous sommes rejetés par la société. C’est pourquoi nous nous mettons ensemble pour nous soutenir mutuellement, réunis dans un même espace, notre village culturel. On ne fait rien de mal. Pourquoi venir le détruire?», s’est interrogé Koko Shéniko, le président de l’Araaci.

Séance tenante, un mécène amoureux des causes rastafari, le jeune athlète du tir à l’arc en France, Kouassi René, leur a offert 7 ha de terre à Adiaké pour en faire un nouveau village rasta. « Ils peuvent y cultiver pour se nourrir, pratiquer l’artisanat et en faire leur domaine », a déclaré le donateur.

A cette rencontre, des intellectuels ont fait des communications sur le rastafarisme, en l’occurrence l’écrivain et chercheur Guéi Pierre Mendel, auteur de ‘‘Les vérités occultées du message rasta’’ et qui publiera, bientôt, ‘‘Pourquoi l’herbe doit être légalisée’’.

Pour ce chercheur qui s’est rendu en Jamaïque, le cannabis est bon pour la santé. «J’ai visité la maison de Peter Tosch. J’ai vu les enfants de la Jamaïque qui consomment le cannabis. Ils sont bien portants. C’est un faux procès qu’on fait au cannabis qui a tant de vertus thérapeutiques », a défendu le conférencier écrivain-chercheur.

Pour mieux se faire entendre, les rastas ont vu leur ambition sociétale à la hausse. Entrer dans l’arène politique est désormais, pour eux, la voix tout indiquée pour partager leur philosophie et agir pour une communauté plus juste en Côte d’Ivoire. «Nous sommes des hommes de paix, mais notre philosophie est méconnue» révèle Koko Shéniko.

« Nous allons entrer au Parlement. Nous allons avoir des députés rastas. Nous allons même présenter notre candidature à la présidentielle en Côte d’Ivoire. Le rasta doit marquer son temps », a-t-il avancé avec force convictions.

La journée s’est poursuivie par des animations et des expositions vente d’articles caractéristiques aux rastas.

SERGES N’GUESSANT