Arts visuels/30 ans de Mathilde Moreau: ‘’L’arbuste qui poussa sur la racine de l’arbre…’’

Mathilde Moreau, une palette qui se renouvelle au gré des expériences sans en perdre l’âme africaine et qui fonde l’admiration des esthètes dont le ministre Maurice Bandaman.
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Arts visuels/30 ans de Mathilde Moreau: ‘’L’arbuste qui poussa sur la racine de l’arbre…’’

En affirmant, avec une émotion qui sied à son humilité ô combien grande à l’image de son talent, Mathilde Moreau à la faveur de la célébration de son trentenaire d’une carrière artistique au sommet.

« Je suis l’arbuste qui poussa sur la racine de l’arbre et devint plus grand et à la postérité, je laisserai encore de belles années, je l’espère, pour écrire encore sur des toiles, ma vision du monde », qu’elle demeure l’étoile féminine des arts visuels en Côte d’Ivoire. Qui, au-delà de la « Fulgurance », titre de l’expo qu’elle  organise depuis le 21 novembre à la galerie Houkami d’Abidjan-Cocody-Attoban, à la faveur de ces 30 bougies, illuminera de son talent la planète peinture, à jamais !

Oui, un peu comme la termitière qui en rajoute à la terre dont elle émane, Mathilde Moreau, par sa touche picturale et sa philosophie de et d’action, transpose cette posture dans la symbolique de l’arbuste et de la racine de l’arbre. Ainsi, l’expo-rétrospective a permis de cerner l’envol de celle qu’on surnomme « la prêtresse du Vohou », en trois dimensions.

Le commissaire général, le critique et historien de l’art, Auguste Mimi Errol revenant sur cet anniversaire baptisé « Fulgurance », allusion faite à la flamboyance permanente de sa carrière, trouvera en l’artiste une évolution trilogique. La première sous le prisme de l’école du Vohou-vohou (et de la halte du Daro), l’influence chinoise et l’esthétique post-Empire du milieu.

Avec à la clé des emprunts, des métissages et autres explorations entre collages, matiérisme assumé, calligraphie et constructivisme avec toujours un humanisme réaffirmé. Cet évènement majeur de l’année, au plan culturel et artistique, ne pouvait qu’avoir l’onction des autorités ivoiriennes.

A juste titre, placé sous le parrainage du Premier ministre, chef du gouvernement, Amadou Gon Coulibaly, l’anniversaire s’est érigé comme l’un des évènements culturels de cette fin d’année.

Avec pour épicentre le hall de l’Insaac et pour activités satellites, un atelier créatif à la Fondation Fatou Sylla sur le site de la presqu’île de Yopougon-Santé, le récital et l’hommage le récital à l’Insaac, en marge de l’expo.

Pendant laquelle Maurice Bandaman, ministre de la Culture et de la Francophonie, représentant, tout aussi, le parrain, est revenu sur l’épopée fabuleuse de l’artiste et le pragmatisme de bon aloi de la pédagogue, quasi-adulée par ses étudiants des Beaux-arts.

De ses séjours en Chine, au Canada, en Europe tout en valorisant son ancrage traditionnel, l’écriture de Moreau, tout en s’épurant s’est affirmée dans une universalité agissante.

Prolixe dans sa création, Mathilde Moreau, devenue au fil des ans, la matrice d’une myriade d’étudiants et artistes en gestation en est aujourd’hui, l’ombre tutélaire et fonde la fierté et renouveau des Beaux-arts d’Abidjan. A juste titre, « ses enfants » lui rendu honneur et gloire à leur « vieille-mère ».

Hommage au diapason de la reconnaissance de la nation, maintes fois renouvelée. Ou encore l’adoubement de la famille des arts, à l’instar de la galerie Houkami qui a baptisé sa salle premium de son nom, ainsi que l’a rappelé son Dg, Thierry Dia.

REMI COULIBALY