Arts plastiques: Alama Kanaté, un maître en quête de sens !

Du 25 septembre au 4 octobre, l’artiste expose au Palm-Club de Cocody, des œuvres majeures autour de la thématique «…Devant c’est derrière ».

Dix sept toiles et sculptures dont « Deni » (Enfant en malinké), « Que part à Kurukan Fuga », « Sankofa », « Ré-appropriation », « Termitière »… meublent l’exposition de l’artiste Alama Kanaté baptisée «… Devant c’est derrière» qui se tient dans les salons du Palm-Club à Abidjan Cocody du 25 septembre au 4 octobre.

Il ressort de la démarche créatrice d’Alama Kanaté qui épouse toutes les sphères artistiques, une quête permanente du sens. Sens de l’existence, sens du visible et de l’invisible, sens théorétique, sens ontologique, sens anthropologique. Le tout sous le sceau d’une esthétique épurée. Ainsi, à l’œuvre plastique, l’auteur adjoint un texte pour guider le spectateur dans sa quête du sens.

Foncièrement transcendantale, l’œuvre d’Alama Kanaté respire la sagesse qui lui sied, à l’envi, lui qui est crédité de plus d’un demi-siècle d’une carrière riche et variée de sa Côte d’Ivoire natale, au Québec (Canada), en passant par l’Europe, en France, notamment. Son écriture picturale émane donc de cette sagesse acquise voire conquise à l’aune de l’universalité des principes moraux, éthiques, civiques, ésotériques. Il confie, à cet effet, que «La réussite de l’évolution cache tous ses secrets dans ce que l’on a laissé derrière soit ».

Passé, présent, futur…

Placée sous le haut parrainage  de M. Adama Toungara, ministre du Pétrole et de l’Energie, le vernissage de l’exposition de » …Devant c’est derrière », a réuni un parterre de sommités des arts et de la culture qui ont agréé à la vision de l’artiste qui voudrait que l’on retienne du passé les leçons de vie pour le présent et la postérité.  D’où le sous-titrage de l’expo: « Alama hier; Alama aujourd’hui et Alama demain ». Il précise: « Par ma peinture, j’invite  à la réflexion. Cela fait des décennies  que je peins et pour moi, il faut toujours s’appuyer sur quelque chose de fondamental qui est notre passé, notre Culture.  Et à mon sens, l’Afrique  n’a pas trop fait cet exercice. C’est pour cela j’exhorte chacun à s’approprier le passé ». Toutes les toiles d’Alama Kanaté transpirent du souci de l’esthétique, du beau  et de l’état d’esprit de l’amour, de la cohésion.

Des œuvres qui se veulent une exhortation à la recherche du sens conformément à cette pensée de l’écrivain Allemand Friedrich Novalis: «Tout visible est un invisible élevé à l’état de mystère». Si l’esthétique plastique flatte le plaisir des sens, seul le sens confère à toute œuvre de création une valeur véritablement artistique, serait-on tenté de proclamer à la lecture des propositions artistique du plasticien.

Alama Kanaté est né en 1949 à Sarala. Diplômé l’Ina (Institut national des arts), actuel Insaac,  à Abidjan, en 1966, puis  à Paris et à Montréal, il a longtemps été employé au Complexe d’éducation télévisuelle de Bouaké.  Cinéaste, designer, costumier, décorateur, graphiste et infographiste, en plus d’être sculpteur et peintre, il est une véritable bibliothèque vivante dont les générations actuelles et futures devraient s’inspirer pour la prospérité des arts visuels de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique.

RÉMI COULIBALY