Art contemporain: "Kin-Babi", le Congo à l’assaut d’Abidjan !

 "Kin-Babi", le Congo à l’assaut d’Abidjan !
"Kin-Babi", le Congo à l’assaut d’Abidjan !

Art contemporain: "Kin-Babi", le Congo à l’assaut d’Abidjan !

Art contemporain: "Kin-Babi", le Congo à l’assaut d’Abidjan !

Du 29 novembre 2013 au 18 janvier 2014, La galerie Cécile Fakhoury d’Abidjan,  en collaboration avec la galerie Magnin de Paris, présente des œuvres de la scène artistique du Congo Kinshasa.

Rassemblées le temps d’une exposition, ces œuvres d’artistes contemporains vivant à Kinshasa renvoient l’image d’une création congolaise active et polymorphe. Des univers entiers contenus dans ces toiles, émergent formes et figures qui illustrent la vie kinoise réelle ou fantasmée.

Les convives de l’exposition dénommée «Kin-Babi» et dont le vernissage a lieu le vendredi 29 novembre,  à partir de 18h, pourront se délecter de la puissance créatrice contemporaine de la Rd Congo.

Dès les années 70, les peintres du Congo se sont fait connaître par leur «peinture populaire» et leurs accrochages improvisés sur les trottoirs de la ville. L’art est dans la rue et de nombreux artistes s’inspirent de l’effervescence urbaine, notamment Pierre Bodo qui met en scène les codes et l’exubérance de la Sape (Société des ambianceurs et personnalités élégantes) dans ses galeries de portraits. Kura Shomali ravive des visages et postures saisies au coin des rues et les transforme.

La mégapole et ses composantes nourrissent son travail et ses protagonistes prennent une forme hybride : personnages d’un bourdonnant far-west aux têtes de planète, poupée d’ébène à la coiffe démesurément grande. Ses dessins révèlent les différentes facettes d’un monde en mutation, ils sont réalisés dans une profusion de matériaux : peinture acrylique, aquarelle, fusain, paillettes, encre…


De l’imaginaire sans frontières

Si le Congo a connu et connaît encore de nombreux conflits, ses artistes n’ont cessé de produire des œuvres riches et engagées, offrant des visions modernes et futuristes de la ville, puisant dans un imaginaire sans frontières. Alors que les peintures de Pathy Tschindele représentent des humanoïdes aux prises avec une technologie étrange et organique, le sculpteur Rigobert Nimi bâtit des maquettes entre vaisseau spatial et manège de fête foraine.

Le peintre Monsengo Shula utilise les images et attitudes d’une époque moderne, joyeuse et pétillante pour illustrer des préoccupations contemporaines et le jeune Amani Bodo mélange l’homme, la ville et le monde dans une représentation mutante et cosmique.

Présentant les trois âges de Mandela dans des cercles concentriques, le peintre Jean-Pierre Mika complète ce panorama créatif qui associe des références populaires et une grande liberté vis- à- vis du temps et de l’espace.

Les dessins de Steve Bandoma, issus des séries Lost Tribe, Vanity et New Order, rappellent que si ‘’Kin-la-belle’’ se prête au jeu joyeux de l’exubérance, elle revêt aussi d’autres aspects.

Des membres assemblés dessinent d’inquiétants fétiches et ses collages recomposent des visages perdus. Ses masques et statuettes morcelés-recomposés nous relient à une pratique rituelle, à une société d’initiés et au monde du sacré.

La peinture tient une place particulièrement importante dans la nouvelle génération des artistes kinois, ils ont grandi en regardant les œuvres des peintres « populaires » (Samba, Moké, Bodo, Chéri Chérin qui ont connu un large succès à Kinshasa et à l’international. Ces jeunes artistes leur rendent un bel hommage tout en traçant leurs propres voies, assumant pleinement la part d’individualité que chacun introduit dans sa pratique.

Composant une jeune scène entraînante et dynamique, les artistes congolais occupent une place importante sur la scène artistique mondiale. Ils ouvrent une fenêtre sur leur réalité quotidienne tout en faisant preuve d’une conscience globale, universelle,  dans un contexte de mondialisation. Ces travaux récents nous livrent un témoignage multiple de la vie à Kinshasa, terriblement vivante, grondante et qui,  comme leur ville d’accueil,  Abidjan, compte de nombreux artistes à découvrir.

REMI COULIBALY