Accès à l’information d’intérêt public: Des journalistes en formation à l’école de la Caidp

Accès à l’information d’intérêt public: Des journalistes en formation à l’école de la Caidp

Encourager la pratique du journalisme d’investigation en vue de favoriser un meilleur accès des populations aux informations ; inciter les acteurs des médias à faire usage de la loi relative à l’accès à l’information dans le cadre de l’exercice de leur profession particulièrement, pour les grands reportages et les enquêtes. Tels sont, entre autres, les  objectifs de l’atelier de formation à l’intention de 20 journalistes issus de la presse, de l’audiovisuel et du numérique de Côte d’Ivoire, qui est organisé par la Commission d’accès à l’information d’intérêt public et aux documents publics (Caidp), avec l’appui technique et financier du bureau de l’Unesco en Côte d’Ivoire.

Ces travaux se sont tenus du 24 au 26 juin à Maffouet Hôtel de Grand-Bassam autour du thème: « Accès à l’information et journalisme d’investigation ».

A l’ouverture des travaux, le représentant du président de la Caidp, Gooré Bi Hué, a salué la tenue de cet atelier qui permettra aux journalistes de s’approprier le contenu de loi n°2013-867 du 23 décembre 2013, relative à l’accès à l’information d’intérêt public. Ce, afin d’en faire bon usage dans les collectes d’information pour la réalisation des grands genres journalistiques: enquête, reportage, interview.

« Les genres rédactionnels exigent du journaliste une bonne capacité de recherches d’informations fiables, de preuves irréfutables. Ce n’est pas toujours une démarche aisée, surtout dans nos pays africains  ou le culte du secret est encore une réalité. Et l’accès aux documents est souvent difficile », a-t-il déploré.

D’où  la création de la Caidp qui, selon l’émissaire de Kébé Yacouba, a pour mission de veiller au respect par les organismes publics de l’obligation de communiquer aux citoyens les informations et documents d’intérêt public qu’ils détiennent. « Cette loi en son article 12 souligne que l’organisme public saisi d’une demande d’accès à l’information, est tenu de donner suite à cette requête par écrit, dans un délai de 30 jours à compter du jour de la réception de la demande. Cette loi fait une exception. Elle dit, en effet,  que les recherches qui émanent des chercheurs et des journalistes sont traitées dans un délai de 15 jours », a insisté Gooré Bi Hué.

Non sans inviter les acteurs des médias en général et les journalistes en particulier, principaux bénéficiaires de ce dispositif juridique, de l’utiliser fréquemment dans le cadre de l’exercice de leur activité quotidienne de recherche, de collecte et de diffusion de l’information au public.

Relevant l’utilité de cette formation à l’endroit de ses confrères, le président du Réseau des journalistes pour l’accès à l’information d’intérêt public en Côte d’Ivoire (Rejaip-Ci), Antoine Doudou, soulignera que la  liberté de la presse  et le droit à l’information étant intimement liés, l’engagement  des médias et plus spécifiquement des journalistes d’investigation, apparaît  comme  un préalable  à l’atteinte  des objectifs de la mise  en œuvre  de la loi sur l’accès  à l’information  en Côte d’Ivoire.

Cet atelier qui a duré trois jours, aborde plusieurs thèmes à savoir, la loi d’accès à l’information, une opportunité pour le journalisme d’investigation ; les défis du journalisme d’investigation face aux « Fake news » ; le journalisme d’investigation : définition, cadre juridique et réglementaire, code déontologie, etc.

EMELINE P. AMANGOUA