Politique actuelle: Que de la politique politicienne…
Selon Wikitionnaire[1], la politique politicienne est une expression péjorative désignant l’attitude des Hommes politiques qui se préoccupent plus des questions de pouvoir au détriment des affaires de la cité, qui confèrent elles-mêmes à la politique son sens étymologique. Ainsi, la politique politicienne désigne les manigances politiques mises en œuvre pour conquérir ou conserver le pouvoir, dans l’intérêt personnel au détriment de l’intérêt général.
Elle renvoie à la mauvaise foi, au mensonge, à l’imposture, au populisme, à la ruse, au politiquement correct, au tripatouillage constitutionnel, à la confiscation du pouvoir, à la mauvaise gouvernance, etc., qui sont des manœuvres sordides que certains politiciens utilisent pour conquérir ou conserver le pouvoir d’une part, et pour mener une gouvernance pour/de leurs intérêts personnels d’autre part.
Dans la conquête du pouvoir d’État que dans sa gestion, c’est la politique politicienne qui est mise en avant par les acteurs politiques, tant par les opposants que par les gouvernants. Elle se traduit, dans la conquête du pouvoir, par l’utilisation de la démagogie ou du populisme dans les campagnes électorales, par l’achat de conscience des électeurs ou des militants des partis adversaires, par des tripatouillages constitutionnels, par le bourrage des urnes ou la falsification des résultats électoraux pour s’accaparer de la victoire, par l’intimidation ou l’empêchement des adversaires à s’exprimer, par la conquête du pouvoir d’État par les armes, etc. Elle se traduit, dans la gouvernance étatique, par la mauvaise gouvernance inférée par la gabegie, les détournements de deniers publics, la corruption, l’impunité. Elle est minée aussi par le copinage dans la passation des marchés publics, par le harcèlement judiciaire des adversaires, etc.
La politique politicienne est donc la pratique politique guidée par l’intérêt personnel. C’est la politique faite au détriment de l’intérêt du peuple, de la chose publique, etc. Elle s’oppose à la politique vraie ou politique loyale, incarnant le sens étymologique de la politique et traduisant la pratique politique dans l’intérêt des règles préétablis, de la chose publique et des individus. Malheureusement, c’est la politique politicienne qui est la préférence des politiciens. Dès lors, comment mettre fin à cette déviation politique ?
D’aucuns diront que c’est un problème lié à la personne des acteurs politiques. Ainsi, les choses se passeraient mieux si nous avions des personnes de bonne moralité dans les arènes politiques. En vérité, le problème est plus profond qu’on n’imagine. C’est vrai, le politique doit mettre en avant sa personnalité positive en privilégiant la politique vraie au détriment de la politique politicienne. Cependant, connaissant la nature de l’Homme, nous ne sommes pas surpris du comportement des politiques actuels. On pourrait même changer la classe politique une et mille fois qu’on aurait toujours le même résultat.
Le vrai problème, en réalité, est la défaillance ou l’insuffisance de nos systèmes politiques et étatiques. Ces systèmes, laissant entrevoir des carences notoires, donnent aux politiciens la possibilité de privilégier leur cible favorite : la politique politicienne. L’Homme étant par nature égoïste et avide, il faudrait prendre des dispositions pour l’empêcher de servir ses propres intérêts.
Pour résoudre cette problématique majeure de la politique politicienne, nous devons plutôt nous attarder sur le système et non sur les Hommes. Car, c’est au moyen d’un système politique et étatique solide, bien ficelé et bien introduit, que nous pourrons définitivement mettre fin à cette politique pernicieuse. Nous devons avoir un système qui ne favorise guère la médiocrité politique en son sein. Cela est bel et bien possible !
Pacôme KOUAMÉ OI KOUAMÉ
Chercheur interdisciplinaire en développement
Concepteur du projet Vision-monde de demain
info@vision-mondedemain.org
[1] Un dictionnaire en ligne