Lutte contre le VIH/SIDA: Le concept ‘’Didier’’ déployé à Treichville et Abobo

Lutte contre le VIH/SIDA: Le concept ‘’Didier’’ déployé à Treichville et Abobo

De janvier jusqu’en juin, le Programme Transform de Psi (Population services international) Côte d’Ivoire a mené une vaste campagne de sensibilisation dans deux communes du District d’Abidjan, Treichville et Abobo. Dans chacune de ces localités, des clubs ‘’Didier’’ (du prénom du célèbre footballeur Didier Drogba)- composé de 200 jeunes du secteur informel, âgés de 15 à 24 ans, ont été mis en place pour participer à un certain nombre d’activités.

Il s’est agi, entre autres, des causeries éducatives autour de la sexualité, des activités sportives et récréatives, etc. L’apothéose a été les spectacles ‘’Didier’’ tenus les 26 et 27 juillet au rond-point de la rue 12 à Treichville et à l’espace de l’école Bad d’Agbekoi à Abobo.

« L’objectif principal est la sensibilisation des jeunes pour un changement de comportement, l’utilisation des mesures de contraception et la communication entre filles et garçons», explique Hervé Zago, coordonnateur du Programme. Qui révèle que « les statistiques démontrent que sur dix garçons, de 15 à 24 ans, seulement deux utilisaient les moyens de contraception. Ce qui voudrait dire que le gap est très élevé ».

C’est pour inverser cette tendance que Psi a bénéficié du financement de l'Agence des États-Unis pour le développement international (en anglais Usaid) pour déployer son programme à Treichville et Abobo. Le choix de ces deux communes n’est pas fortuit.

David Diabaté, président de la Jeunesse communal de Treichville explique : « avant l’avènement des clubs ‘’Didier’, l’hôpital général a réalisé une enquête en 2018 qui a démontré que sur 3 113 personnes dépistés volontairement, 108 étaient séropositifs dont trois décès chez les garçons et neuf chez les filles avec une centaine perdus de vue. Ce qui est trop élevé pour la commune de Treichville ». D’où, l’appel à ses amis d’épouser les idéaux véhiculés par les huit clubs, ‘’Didier’’ pour une sexualité responsable, installés dans leur commune.

Des sages-femmes ont pris part à cette séance de sensibilisation pour expliquer les bienfaits de la contraception aux jeunes filles. « Il y a les pilules, les pilules du lendemain, les injectables, les implants de trois et cinq ans, etc. Et toutes ces méthodes servent à éviter les grossesses non désirables », a soutenu Virginie Seayé. Qui ajoute : « Il n y a pas de conséquences majeures à condition que la femme ait un problème ou une infection gynécologique qui n’a pas été signalée». La sage-femme prévient 

Cependant : « Ce sont des hormones qu’on met dans le corps de la femme. Et cela peut créer l'aménorrhée, c’est-à-dire l’absence de menstruations chez une femme en âge de procréer ». Car, dira-t-elle, « c’est comme si on mettait les ovaires au repos sur une période donnée ».

Les méthodes non hormonales à savoir les préservatifs masculins et féminins, le Dispositif intra-utérin (Dir), les spermicides, etc. ont également été présentés aux  adolescents aussi bien à Treichville qu’à Abobo.

Ce nouveau concept appelé ‘’Didier’’ pour une sexualité responsable, le Psi compte bien l’étendre à d’autres communes du District d’Abidjan et à l’intérieur du pays.

GUY-ASSANE YAPY