Mupemenet-Ci: L’installation du président du conseil d’administration avortée

Des mouvements de protestation d'enseignants n'ont pas permis la passation des charges.
Des mouvements de protestation d'enseignants n'ont pas permis la passation des charges.
Des mouvements de protestation d'enseignants n'ont pas permis la passation des charges.

Mupemenet-Ci: L’installation du président du conseil d’administration avortée

Michael Boko, le nouveau président du Conseil d’administration de la Mutuelle du personnel de l’éducation nationale et de l’enseignement technique de Côte d’Ivoire (Mupemenet-Ci) n’a pu être investi le vendredi 26 juillet, comme initialement prévu. Bien que les éléments de la Police nationale aient délogé la centaine de membres de la Mupemenet opposés à la passation des charges, le nouveau président n’a pu avoir accès aux bureaux de la mutuelle fermés à double tour.

Après le constat de la Direction des affaires juridiques du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Michaël Boko et ses partisans ont mis le cap sur le collège moderne du Plateau pour un débriefing. Mais avant, le Pca élu a indiqué que les dispositions légales seront prises pour que son installation se fasse dans les plus brefs délais.

En effet, tôt le matin, des membres de la Mupemenet avaient envahi l’immeuble abritant le siège de l’organisation sous haute surveillance de la police. Ces enseignants étaient munis de pancartes de fortune sur lesquelles on pouvait lire « On ne vend pas notre mutuelle » ou encore « Notre mutuelle n’est pas à Kandia Camara ».

Zadi Gnagna, porte-parole de Vacaba Cissé, ex-président du Conseil d’administration, galvanisait ses camarades de lutte. Pour lui, il n’est pas question de faire une passation des charges au profit de Michaël Boko qui n’est qu’à la solde du pouvoir.

« Nous ne laisserons pas passer la forfaiture. Nous ferons front contre cette forfaiture. Nous avons expliqué aux enseignants que notre mutuelle est autonome et donc nous ne voulons pas l’ingérence de notre tutelle dans cette affaire. Nous voulons être indépendants. (…) Michaël Boko a utilisé les moyens illégaux pour se faire élire lors du conclave des administrateurs. Mais, l’Assemblée générale qui devait entériner son élection ne l’a pas fait, parce que bien qu’étant sur la liste, il n’était pas la tête de liste. La tête de liste était Vacaba Cissé et c’est lui qui devait être reconduit comme l’a souhaité l’assemblée générale », a expliqué Zadi Gnagna.

De son côté, Michael Boko affirme qu’il a été élu à Yamoussoukro et qu’il est désormais le président du Conseil d’administration de la Mupemenet. « Lors du conclave des administrateurs, j’ai été élu. J’ai obtenu 9 voix contre 6 pour mon adversaire Vacaba Cissé. Et, étant administrateur, j’étais présidentiable au même titre que les 14 autres membres du conseil. Je suis surpris aujourd’hui que Zadi Gnagna associe le nom de la ministre Kandia Camara à cette affaire. J’ai été élu. D’où vient alors cette histoire de dire que madame la ministre veut installer son poulain ? », s’est-il interrogé.

Pour rappel, une crise post-électorale est née à la suite d’une élection, en avril 2019, devant consacrer le renouvellement des instances de la Mupemenet. Lors du conclave des 15 administrateurs de la Mupemenet-Ci, Michaël Boko a été élu comme président du Conseil d’administration. L’assemblée générale a invalidé cette élection et demandé de reprendre le scrutin et un autre conseil a été élu.

La Mupemenet-Ci qui revendique environ 60 000 adhérents a été mise sur pied en avril 2014 à Yamoussoukro. Les adhérents cotisent 5 000 FCfa par mois pour le régime de base. La cotisation donne droit à la prise en charge de soins sanitaires. L’organisation collecte chaque mois 300 millions de FCfa et 3,6 milliards de FCfa par an.

Adélaïde K.
Stagiaire