Lors d’une conférence de presse à l’hôtel du Golf, sis à la Riviera, le premier responsable de cette formation politique de gauche a accusé l’opposition de faire preuve de mauvaise foi relativement à la réforme de la Cei. Pour lui, ces partis politiques, notamment le Pdci-Rda, la plateforme Eds veulent  une institution en charge des élections taillée à leur mesure. « Ils ont été convoqués aux réunions. Mais ils ont voulu imposer leurs points de vue », a-t-il fait savoir.

Mathias Kakou, dans son argumentaire, a soutenu que la Cei ne souffre d’aucune contestation en ce sens qu’elle a bien organisé les élections présidentielles de 2010. « C’est le Président sortant, Laurent Gbagbo qui,  ayant constaté sa défaite, a perturbé la proclamation des résultats. Depuis lors, ses partisans et lui ont jeté le discrédit sur la Cei. En 2015, cette même Cei a organisé les élections qui n’ont pas été contestées », fait-il remarquer.

Puis au conférencier de tirer cette conclusion : « ces partis de l’opposition savent qu’ils seront battus au premier tour, raison pour laquelle ils veulent créer une situation insurrectionnelle, d’où leurs réclamations intempestives ».

Selon lui, c’est pour concilier les positions et dans un souci de prendre en compte les avis et propositions de l’opposition que le Président de la République, en bon démocrate, a entrepris de revoir la composition de cette institution. « Nous saluons, à cet égard, le consensus sur la Cei qui a été trouvé après les échanges avec les parties qui étaient à la table des discussions », s’est-il félicité.

Mathias Kakou a, en outre, regretté que le président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié, ‘’remette au goût du jour son concept de l’ivoirité’’.

A l’en croire, sa sortie sur l’orpaillage clandestin est une manière de stigmatiser les étrangers et de catégoriser à nouveau les Ivoiriens. Il a donc appelé l’ancien chef de l’Etat à œuvrer à la consolidation de la cohésion sociale.

Autrefois très proche de Guillaume Soro, Mathias Kakou a regretté le départ de l’ancien président de l’Assemblée nationale du Rhdp.

A l’entendre, le député de Ferké a fait une mauvaise lecture en quittant la famille des houphouétistes. « Il ne pourra pas être Président sans l’appui du Président de la République. Je suis convaincu de ce fait. C’est pour cela que je l’ai quitté parce que nous n’avions plus la même vision politique », a-t-il regretté.

Le conférencier a appelé son ami d’hier à rejoindre les houphouétistes où son avenir, pense-t-il,  se trouve.  Il a même déclaré que Guillaume Soro est trop pressé. Ce qui le pousse à commettre des erreurs qui lui sont préjudiciables. « Chaque chose en son temps. Quand ton heure n’est pas arrivée, il ne faut pas forcer », lui a-t-il conseillé.

Mathias Kakou a tenu à préciser qu’il est certes de gauche, mais il partage les idéaux du Rhdp dont il défend le bilan.

KANATE MAMADOU